Prévention du retard de croissance au Mali : contribution des Groupes de Soutien aux Activités de Nutrition (GSAN) dans les régions de Sikasso et Mopti

Abstract

Introduction : le retard de croissance est la forme de malnutrition la plus répandue à l'échelle mondiale. Il entraîne des conséquences néfastes à court et à long terme. Les efforts visant à réduire ce retard de croissance reposent sur l'approche des 1000 jours, impliquant la mise en place d'activités communautaires multisectorielles. Au Mali, les activités communautaires multisectorielles visant à réduire le retard de croissance sont mises en place au niveau communautaire par les GSAN. L'objectif de notre étude était de contribuer à l'amélioration et à la pérennisation des actions entreprises par les GSAN en vue de prévenir le retard de croissance au Mali. Méthodes : il s’agit d’une étude transversale descriptive mixte à composante qualitative et quantitative réalisée sur une période de 5 mois, au Mali. Les outils de collecte ont permis d’interroger au total 430 membres des GSAN, 25 acteurs institutionnels impliqués dans la mise en place et/ou la supervision des GSAN et 20 femmes enceintes et allaitantes bénéficiant des activités des GSAN. L’encodage et l’analyse ont été faits pour les données quantitatives par les logiciels Excel 2013, Epi-info 7.2 et SPSS. En ce qui concerne les données qualitatives, l’analyse a été faite avec le logiciel NVIVO 14. Résultats : sur l’ensemble des membres de GSAN enquêtés, 70,47 % étaient des femmes et 29,43 % des hommes. L’âge moyen des acteurs était de 40,45 ± 12,03 ans avec des extrêmes de 16 à 75 ans. La tranche d’âge la plus représentée a été celle de 30 à 40 ans non inclus avec une proportion de 33 %. Près de la moitié des GSAN, (46,5 %) étaient non scolarisés et 53 % étaient des agriculteurs/éleveurs. La quasi-totalité (95,3 %) des membres a suivi des formations avant de commencer à travailler. Les activités les plus couramment menées étaient les sensibilisations 100 % ; les visites à domicile 99,8 % ; le dépistage la MA 99,8 % ; les démonstrations nutritionnelles 97,6 % et l’assainissement collectif 48,8 %. Ils disposaient de supports de communication, de rapportage de données et d’autre équipements de travail tel que les matériaux de démonstration nutritionnelle. Le taux de supervision de leurs activités était relativement faible pour les acteurs gouvernementaux allant de 10,6 % au niveau central à 73 % au niveau CSCOM par rapport aux partenaires de mises en oeuvre 97,6 %. Malgré quelques difficultés notées par toutes les catégories de cibles, les activités des GSAN sont bien perçues par les bénéficiaires et par les acteurs institutionnels. Conclusion : notre recherche a permis de consigner les activités entreprises par les GSAN sur le terrain en vue de réduire le retard de croissance. En outre, les défis identifiés au cours de l'enquête nous ont fourni des éléments pour élaborer des recommandations en vue de l'expansion et de la durabilité des activités entreprises par les GSAN.

Introduction: Stunting is the most prevalent form of malnutrition globally. It does have both short-term and long-term negative consequences. Efforts to address stunting are mainly based on the 1000-day approach, involving the implementation of multisectoral community activities. In Mali, multisectoral community activities aiming to reduce stunting are carried out at the operational level by GSAN. The aim of our study was to contribute to the improvement and sustainability of GSAN's initiatives in prevention of stunting in Mali. Methods: This study used a mixed-methods approach and was conducted over a period of 5 months in Mali. Data collection tools were used to interview a total of 430 GSAN members, 25 institutional actors involved in the establishment and/or the supervision of GSAN, and 20 pregnant and lactating women benefiting from GSAN activities. Encoding and analysis for quantitative data were performed using Excel 2013, Epi-info 7.2, and SPSS. NVIVO 14 was used for qualitative data analysis. Results: Among all surveyed GSAN members, 70.47% were women and 29.43% were men. The mean age of the actors was 40.45 ± 12.03 years, ranging from 16 to 75 years. The most represented age group was 30 to 40 years, excluding this range, with a proportion of 33%. Nearly half of the GSAN members (46.5%) had no formal education, and 53% were farmers/livestock keepers. Almost all (95.3%) had received training before starting their work. The most conducted activities were awareness campaigns (100%), home visits (99.8%), growth monitoring (99.8%), nutritional demonstrations (97.6%) and collective sanitation (48.8%). They had communication materials, data reporting tools, and other work equipment. The supervision rate was relatively low for government actors, ranging from (10.6%) at the central level to (73%) at the CSCOM level, compared to implementation partners (97.6%). Despite some challenges noted across all target categories, GSAN activities were well perceived by beneficiaries and institutional actors. Conclusion: Our study documented the on-the-ground efforts undertaken by GSAN to address stunting. Overall, GSAN activities were well perceived by beneficiaries and institutional actors. The challenges identified during the survey have led to the formulation of recommendations aimed at expanding and maintaining GSAN's activities.