Etude de la diversité génétique et du photopériodisme d’accessions de sorgho grains [Sorghum bicolor (L.) Moench] du Burkina Faso

Abstract

Dans le cadre de la préservation des ressources génétiques du sorgho du Burkina Faso, une prospection a été réalisée entre 1984 et 1986 et a abouti à la collecte d’accessions conservées depuis ce temps dans le germoplasme de l’Université Ouaga I Professeur Joseph KI-ZERBO. Au regard des changements climatiques qui affectent davantage les milieux ruraux, il est observé une érosion marquée des ressources génétiques et une importante diminution de la productivité des variétés cultivées. Ainsi, il apparait important d’évaluer la diversité génétique existante dans cette collection afin de créer de nouvelles variétés plus adaptées à ce changement. C’est ainsi que 120 accessions de sorgho grains de cette banque ont été évaluées sur le plan agromorphologique et photopériodique. De même, 64 d’entre elles ont été génotypées, afin de mesurer et structurer la diversité génétique pour son utilisation durable dans un programme d’amélioration variétale. Il ressort de cette étude que 77,5 % des accessions possèdent des grains blancs, 76,85 % sont à égrainage facile, 87,5 % sont aristées et 55,83 % ont des poils au niveau des glumes. L’héritabilité des caractères étudiés, montre que la part due au milieu, présente dans la variabilité totale est faible, ce qui est un atout pour une sélection de ces caractères. Toutes les accessions sont sensibles à la photopériode et ont réduit, lors d’un retard de semis de 30 jours, leur cycle autour de 4 h à 24 jours et plus de 80 % des accessions ont fleuri dans les 20 jours qui ont précédé la fin des pluies. L’initiation florale a débuté pendant la période où la durée du jour était autour de 10 h et les températures autour de 24 et 34 ˚C, respectivement pour le minimal et le maximal. La température interfère avec la photopériode pour induire la floraison chez les accessions analysées. Un retard de semis induit une augmentation de la production de talles, alors que le nombre de panicules récoltables décroit avec la date de semis entrainant une perte de 10 à 96 % en graines des accessions. Enfin tous les 20 marqueurs microsatellites utilisés pour cette étude étaient polymorphes et ont permis de structurer la diversité en trois groupes sur la base des zones d’origine (FST = 0,481). Ainsi les différenciations inter-régions géographiques sont très significatives suggérant que chaque région représente un compartiment. Les flux de gènes sont faibles, à l’importance des distances séparant les régions et faisant office de barrière d’inter-pollinisation naturelle.