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https://hdl.handle.net/20.500.12177/13040| Titre: | L’école entre l’état et l’église : Le cas de l’enseignement primaire du Burkina Faso de 1898 à 2007 |
| Auteur(s): | Ablassé, Dembega |
| Directeur(s): | Antoine, Savoye |
| Mots-clés: | Enseignement primaire Pédagogie Laïcité Burkina Faso |
| Date de publication: | 7-déc-2007 |
| Editeur: | Universite Saint Denis Vincennes - Paris Viii |
| Résumé: | L’éducation est un problème social et en se présentant comme un des atouts politiques de première grandeur, elle constitue de façon récurrente un thème de débat controversé. Dès lors, les institutions scolaires de tous les pays deviennent le théâtre d’enjeux idéologiques et politiques. Cette conquête sera marquée par une lutte d’influence permanente, un choc de conceptions. Deux grandes institutions sociales avec des conceptions différentes sont reconnues comme étant les précurseurs de cette guerre stratégique qui consiste à s’approprier chacune la tutelle de l’enseignement primaire et en faire un puissant argument politique et social dont le contrôle est très déterminant. Il s’agit de l’Etat et de l’Eglise. La conception de l’Eglise consiste à acquérir la suprématie idéologique dans le système scolaire pour y installer sa vision du monde, celle d’une vérité révélée qui considère comme naturelles les hiérarchies sociales et d’y exercer un tutorat moral et politique dans un sens hostile aux idées de libéralisme politique et de sécularisation de la société. Dans la conception cléricale en matière d’enseignement, le monde est un cosmos ordonné selon une disposition hiérarchique relativement stable entre les différents êtres qui entretiennent entre eux des relations de correspondance et d’analogie. L’acceptation du destin, le sacrifice, l’obéissance à une hiérarchie et à une parole venant d’en haut sont des préceptes à inculquer dès l’enfance. La conception de l’Etat veut que l’école publique triomphe de l’école catholique et assure la victoire de la démocratie et du mouvement des idées sur l’Eglise et la monarchie. La création d’un enseignement d’Etat indépendant de tout contrôle de l’Eglise est destinée à proposer un nouvel idéalisme scientifique et laïc. L’école doit être un espace intellectuel libre et dégagé de toute connotation religieuse pour que puissent se constituer le choix de vie idéologique ou spirituelle de chaque individu et pour que chaque citoyen puisse y entrer en contact avec un savoir libéré de toutes contraintes théologiques embrigadant. Chacune de ces deux institutions qui se disputent l’école, veut donc la développer pour la retourner à son profit. L’école a plus gagné surtout sur le plan quantitatif que pâtit dans ces rivalités scolaires entre l’Etat et l’Eglise. La présente thèse a tenté de jeter un regard rétrospectif sur ce type de relations conflictuelles et tumultueuses entre l’Etat et l’Eglise dans la gestion et le contrôle de l’enseignement primaire au Burkina Faso. Les différentes recherches ont permis d’apporter des explications possibles à une rivalité scolaire qui a été disséquée en quatre phases. Une première phase qui a été marquée par quatre principaux facteurs : la stratégie idéologico-philosophique de chacune des deux institutions dans cette convoitise de l’école, le mouvement anticlérical et la mauvaise exportation des principes de laïcité qui s’en est suivie, les premiers conflits entre les administrateurs coloniaux et les missionnaires blancs et la prospérité et l’engouement autour des deux premières écoles privées catholiques ouvertes à Ouagadougou et à Koupéla. Une seconde phase qui s’explique également par quatre principaux facteurs : la reprise du mouvement anticlérical et l’interprétation à des fins politiques de la notion de laïcité scolaire, la fibre nationaliste des élites voltaïques au lendemain de l’indépendance du pays, l’avènement des organisations de la société civile en Haute-Volta et leur implication dans la crise de l’enseignement privé catholique et enfin l’action des intellectuels convertis dans les autres confessions religieuses concurrentes de l’Eglise catholique, notamment l’Islam et l’Eglise protestante. Une troisième phase qui se justifie par les dernières manifestations de l’anticléricalisme, la consolidation par les premières élites du tout Etat ou de l’Etat-Nation, la politique scolaire de certains régimes d’exception et enfin par les différents groupes de pression du pays. Une dernière phase qui est une projection sur l’avenir et qui pourrait être provoquée par le rayonnement et la qualité de l’enseignement des nouvelles écoles privées catholiques, l’appartenance religieuse des élèves de ces écoles et leur financement par l’Etat. Mais de manière générale, les principales causes de la rivalité scolaire Etat-Eglise au Burkina Faso proviennent de trois grandes problématiques nées de la vision que chacune des deux institutions s’est faite de la société. Il s’agit de l’anticléricalisme, de la laïcité ou de la neutralité religieuse mais principalement de la stratégie philosophico-culturelle qui se déploie derrière les conceptions de l’Etat ou de l’Eglise sur l’école. |
| Pagination / Nombre de pages: | 591 |
| URI/URL: | https://hdl.handle.net/20.500.12177/13040 |
| Collection(s) : | Thèses soutenues |
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