Contribution à la lutte contre la piraterie des œuvres musicales en Côte d'Ivoire

Abstract

La piraterie est un phénomène mondial qui menace fortement l’industrie culturelle. De l’industrie musicale elle tend ses tentacules vers l’industrie du cinéma. Elle n’épargne aucune industrie basée sur la propriété intellectuelle. Ses effets sont encore plus remarquables avec l’évolution technologique et Internet, qui lui donnent de nouveaux moyens de développement. A des degrés divers tous les pays du monde entier sont touchés par ce fléau dont les effets pervers sont perceptibles sur le développement social, culturel, et économique des nations. Les pays en développement, dont la culture (la musique en particulier) constitue une des plus grandes richesses, se sentent plus interpellés devant cet obstacle majeur à la diversité culturelle. La Côte d’Ivoire, plus singulièrement, connaît une activité musicale intense. Elle a dans un passé récent été la plaque tournante de la musique africaine et continue de jouer ce rôle de pilier au niveau de la sous région ouest africaine. Cette vitalité culturelle est malheureusement menacée par la piraterie, fléau, qui, aujourd’hui, a atteint des proportions démesurées. Plus de 80% des œuvres musicales rencontrées sur le marché national sont des œuvres pirates. Un tel postulat est effrayant et la menace sur la culture est réelle. Face à une telle réalité, la nécessité d’engager des mesures pour lutter contre le fléau est indéniable. Quelles stratégies engagées contre un mal aussi solidement implanté ? Comment mobiliser l’appareil étatique dans ce combat ? La population est elle disposée à accompagner un tel processus? Autant d’interrogations auxquelles nous tentons d’apporter des éléments de réponses, car pour nous il faut agir parce qu’il y a urgence. S’il est tant impossible d’éliminer la piraterie, il n’en demeure pas moins possible d’en limiter ou d’en réduire les effets les plus néfastes. C’est à cette tâche que nous avons voulu consacrer le présent travail.