L'utilité d'une chaine de télévision publique spécialisée dans la promotion culturelle au Gabon : proposition d'une grille des programmes pour Gabon culture

Abstract

Le processus de la réforme du paysage audiovisuel public au Gabon semble s’être arrêté quelques mois après le 24 mai 2016 à Libreville, date et lieu du lancement de la chaîne d’informations en continu Gabon 24. Alors que ladite chaîne TV devait précéder une autre qui serait consacrée à la culture, les nombreuses mutations intervenues au sein du Gouvernement de la République ont semble-t-il causé un ralentissement du projet. C’est plus tard que professionnels des médias et population s’apercevront que la machine avait en réalité marqué un arrêt brusque. Cet état des choses brise les espoirs des producteurs indépendants locaux de l’industrie cinématographique et audiovisuelle qui entrevoyaient pourtant un canal de diffusion en permanence de leurs oeuvres au niveau national. En effet, ces patrons de sociétés de production audiovisuelle se sont habitués depuis plusieurs années à négocier avec les chaînes des pays étrangers pour le passage sur leurs antennes de leurs films, documentaires, vidéo-clips, enregistrements de grands événements… Cela ne contribue ni à l’expression de la diversité culturelle ni à l’expansion de la création artistique au Gabon. Ainsi, ce travail aborde la problématique de l’utilité de Gabon Culture TV pour la promotion de la culture dans ce pays. Il s’agit de la toute première chaîne TV culturelle dont la phase de lancement est en latence. La présente recherche entend réorienter les décideurs politiques vers la finalité heureuse de ce grand chantier de morcèlement de l’espace audiovisuel public gabonais derrière lequel se trouve le contentement du public doté de nouvelles antennes. Il s’agit en outre de montrer qu’avec le numérique, les médias ont la possibilité – ou doivent – (de) s’autofinancer. La recherche s’appuie sur des outils bibliographiques, notamment les publications d’auteurs spécialisés, sur un stage professionnel effectué au sein de l’administration qui est au centre des politiques publiques dans le domaine concerné, sur des prérequis dictés par une connaissance suffisante du milieu de la communication, mais surtout sur une approche mixte qui regroupe les méthodes qualitative et quantitative. Concernant ces deux méthodes, elles ont permis de répondre aux trois hypothèses que nous avons émises. La première méthode donne à préciser que les producteurs sont prêts à collaborer avec la chaîne culturelle en vue de remplir les cases de sa grille des programmes. La deuxième permet de confirmer, dans un premier temps que la population a besoin d’en savoir plus sur le patrimoine naturel et le patrimoine culturel de son pays ; dans un second temps, elle permet non seulement d’admettre que la cible est sceptique parce qu’il il s’agit d’un média du service public, mais également de voir qu’elle « espère » toutefois que la chaîne spécialisée sera meilleure que la chaîne généraliste. C’est à la suite de ces réponses qu’une grille des programmes pour Gabon Culture TV est élaborée et présentée afin de proposer aux porteurs du projet un champ de réflexions. Cette grille est une programmation opérationnelle qui vise à toucher la cible afin de la mettre enfin à l’abri du doute. En supplément, un essai de modèle d’affaire à la chaîne est suggéré.

The reforming process of the public audio-visual landscape in Gabon seems to have stopped a few months after the launch of the news channel Gabon 24 on May 24, 2016 in Libreville. The said TV channel was supposed to precede the creation of another one, which focus would be on culture highlights yet the many changes that have occurred in the Government seem to have slowed down this process to the point that local media professionals and the population are disappointed for they would foresee a means of promoting of Gabon culture locally and internationally. For many years, Gabonese media professionals have been negotiating broadcasting rights with foreign private and public channels for showing their activities such as movies, documentaries, video clips, great events and so on, on their local channels. As a matter of fact, we believe that it neither contribute to the expression of cultural diversity nor to the expansion of artistic creativity. Thus, we would like to raise hereafter the matter on Gabon Culture TV role for the promotion of culture in Gabon. The present research intends to reorient the political decision-makers towards the happy end of this great project of fragmentation of the public audio-visual space in Gabon which is the contentment of the public (viewers) by endowing it with new channels. It is also a matter of showing that, with the digital media, the media have the possibility - or must - to become self-financing. Relying on bibliographic tools, particularly publications by specialized authors from the North, on a professional internship in the administration, which is at the centre of the public policies, on prerequisites dictated by a knowledge of the environment, especially on a mixed approach that groups qualitative and quantitative methods we have been able to answer clearly the three hypotheses that we have dealt with. The first method makes it clear that the producers are all ready to collaborate with the channel in order to meet up its programmes. The second confirms that the public needs to know more about both the natural and cultural heritages of their country. In a second step, it allows not only to admit that this same public is sceptical when it comes to a public service media, but also to see that they "hope" that the cultural channel will do better than the previous ones. Subsequent to the said responses, we propose a programme for Gabon Culture TV that the project sponsors could incorporate. An operational programming aimed at reaching the target group in order to finally put them beyond doubt In addition, we present a test of business model to the management of the same.