De la peur de se voir disparaître à la menace de se retrouver illisible : création d’un centre pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine audiovisuel rwandais, URUHIMBI

Abstract

Depuis des générations, il s’est avéré qu’en Afrique l’héritage culturel se transmet oralement. Les bouleversements démographiques, sociaux et technologiques ont profondément changé la situation. Les techniques audiovisuelles et la photographie constituent dès lors des moyens particulièrement adéquats pour conserver et diffuser le patrimoine culturel du continent. Emmanuel Hoog, ancien Président de l’INA disait: «assurer la conservation matérielle des archives audiovisuelles a le même sens que restaurer nos cathédrales»1. Au même titre que ces monuments historiques qui existent, les archives audiovisuelles sont aujourd’hui, plus qu’hier, considérées comme mémoire de notre pays, de notre culture, elles en constituent le patrimoine. Ce qui explique pourquoi le problème de la bonne conservation se pose, d’autant plus qu’il y a un nombre grandissant d’archives altérées ou illisibles. Il en va s’en dire de l’absence de politique évidente et concrète visant la protection, ajouté au phénomène plus particulièrement sensible qu’est la dégradation du support et l’obsolescence des appareils de lecture. Face à ce problème, le support numérique s’impose aujourd’hui comme la meilleure solution jusqu’à ce que l’évolution des technologies nous propose d’autres alternatives. Cependant, d’un point de vue technique, ce procédé quoi que novateur, requiert une préparation la plus minutieuse, demandant une étude des besoins sérieuse et approfondie. Et une telle préparation fort complexe, délicate et surtout très couteuse, se répercute dans des domaines divers et variés. Ce mémoire tend donc à exposer les différents avantages qu’un tel projet peut avoir sur la culture en générale et la protection du patrimoine en particulier et à alerter sur les dangers auxquels nous nous exposons ainsi que l’impact qu’il peut avoir sur la société, celle du Rwanda pour le cas précis.

Since generations, it has been proved that in Africa the cultural heritage is transmitted orally. The demographic changes, social and technology have profoundly changed the situation. The audiovisual techniques and photography are therefore particularly adequate to preserve and disseminate the cultural heritage of the continent. “Ensure the physical conservation of audiovisual archives has the same meaning as restoring our cathedrals”2 said Emmanuel Hoog, former chief executive officer of the National Audiovisual Archive Centre (INA). In the same way as these historical monuments which exist, the audiovisual archives are today, more than yesterday, considered as memory of our country, our culture, they are establish the heritage. This means why the problem of a good conservation of the heritage arises, especially as there is a growing number of archives corrupted or unreadable, for lack of obvious and concrete policy aiming at the protection, add to the phenomenon as a particularly sensitive is the degradation of the support as well as of the obsolescence of reading devices. In front of this problem, the digital support stands outs as the today solution, the best one until the evolution of the technologies proposes us other alternatives. However, from a technical point of view, this innovative process requires the most meticulous preparation, asking serious and thorough study of the needs. Such a preparation is very complex and delicate, as it is reflected in various fields and varied domains. This report tends to expose the various benefits that such a project may have on the culture in general, and the protection of heritage in particular and to alert on the dangers that which we expose ourselves in as well as the impact it can have on society.