effets environnementaux de l'introduction de la carpe du Nil dans le lac mandza au Gabon

Abstract

Les ressources halieutiques du lac Mandza (site Ramsar de Setté Cama) au Gabon sont insuffisantes pour satisfaire aux besoins en protéines animales des autochtones. De ce fait, un essai de pisciculture de l’espèce carpe du Nil plus connue localement sous le nom de la «carpe de Mbouda » a été initié dans la station de Tchibanga à proximité du lac vers les années 1960. Suite à l’abandon de ce projet en 1980, l’espèce s’est retrouvée dans le lac Mandza, située dans le site Ramsar Setté-Cama. Depuis les années 2008, ce lac est soumis à une dégradation environnementale. Ainsi, cette étude vise à analyser les effets environnementaux du lac Mandza depuis l’introduction de la carpe du Nil, en vue d’une utilisation durable des ressources de la zone d’étude. Concernant la collecte des données sur le terrain, deux méthodes ont été exploitées, les enquêtes par questionnaire et par entretien semi-structuré ; et des observations faites lors des sorties de terrain. Cette démarche a permis d’obtenir des informations sur les débarquements de poissons et l’effort de pêche au sein du lac Mandza. Les résultats obtenus, montrent à travers l’évolution sur la période 2006 à 2018, une disparition de deux (02) carpes natives connues de la population autochtone. Toujours dans ce même intervalle de temps, les stocks de capture des carpes indigènes et du Nil sont de plus en plus en baisses, allant de 16,6 tonnes à 5 tonnes. Ce recul semble être dû aux pressions anthropiques et non à l’espèce exotique. Cette dernière est très appréciée au regard des exigences nutritionnelles et économiques qu’elle procure aux communautés locales, à travers l’activité de pêche. Par conséquent, un projet de gestion des espèces introduites dans le lac Mandza a été proposé, en vue d’approfondir l’étude concernant leurs impacts sur l’économie, l’environnement à l’échelle locale et nationale.

Lake Mandza’s fisheries ressources in Gabon are insufficient to satisfy proteins’ needs for autochthons. Thereby, a trial of fish farming of Nile’s carp, locally known as « Mbouda’s Carp » was initiated at the Tchibanga’s station near the lake, in the 60s. Due to the abort of the project in 1980, the species was found in the lake Mandza, situated at the Ramsar Setté-Cama’s lake. Since 2008, the lake was exposed to environmental degradation. Thereby, the study aims to analyze the environmental effects of Lake Mandza since the insertion of the Nile’s carp, in order to make a more durable usage of ressources in the area studied. About the on-field data collection, 2 methods have been exploited: survey and semi structured interview’ and the observations made on field. This approach allowed to obtain informations on fish disembarkation and the effort of fisheries in the lake Mandza. The obtained results, showed throughout the 2006-2018 period, a disappearance of two natives carps known by the autochthonous. During the same period of time, the stocks of the indigenous carps and Nile carps captured are decreasing, going from 16.6 tons to 5 tons. This decrease seems not to be related to exotic species, but to anthropogenic’s pressures. The exotic species is very appreciated due to nutritional and financial requirements that it brings to local communities, through fisheries. Hence, a project for the management of introduced species in the Mandza lake was suggested, with the aim to an in-deep study of their impacts on economy, on the environment at the local and national scale.