Analyse des déterminants de l'érosion différentielle dans les hautes terres du Burundi et proposition du plan de gestion durable du bassin versant de la rivière Ndurmu

Abstract

Au Burundi, le problème de l’érosion différentielle des sols s’amplifie d’année en année. Le Bassin Versant de la Rivière Ndurumu (BVRN) constitue un cas typique de ce phénomène. Face à la pression sur les ressources naturelles qui entraîne l’érosion des sols, la dégradation de son environnement a entraîné plusieurs dommages tant écologiques que socioéconomiques. L’étude sur les déterminants de l’érosion a été conduite dans le Bassin Versant de la Rivière Ndurumu. Elle avait pour objectif d’étudier les paramètres biogéographiques et socioéconomiques qui militent en faveur de l’érosion dans le bassin versant de la rivière Ndurumu afin de proposer les orientations pour une gestion durable du bassin versant. Les données ont été collectées à l'aide d'une recherche documentaire, enquête ménage, des entretiens et interviews. L'échantillon (44 exploitants agricoles) a été choisi de façon raisonnée. La collecte des informations sur le terrain a été faite sur une superficie de 116 km2 suivant un transect altitudinal de 12 km. Les résultats obtenus révèlent que le bassin versant présente un relief très accidenté avec des pentes allant de 5% à 55%. Cette zone jouit d'un climat tropical humide avec une pluviométrie moyenne annuelle de 1124.8 mm/an et son indice pluviométrique est bimodal. On y retrouve trois (3) types de formations géologiques (les affleurements quartzitiques, schisteuses et granitiques). Plus de 53.34% de la population du bassin versant cultivent une superficie inférieure à un demi hectare avec un revenu inférieur à 100 dollars par an (150 000 BIF1/an) ce qui limite leur capacité à intégrer les vastes programmes de lutte antiérosive. Pour une gestion durable et efficace des bassins versants, il serait souhaitable que les programmes adoptent une approche intégrée qui prend en compte la participation communautaire depuis la phase de conception du projet jusqu’à la mise en œuvre proprement dite. Cela passerait par la mise sur pied des institutions de gouvernance du bassin versant, l’éducation environnementale, le relèvement du niveau d’instruction des chefs de ménages et l’amélioration des moyens d’existence.

In Burundi, problem of soil erosion is increasing year by year. Ndurumu River Watershed is a typical case of this phenomenon of degradation. Due to pressure on natural resources that causes soil erosion, the environmental degradation engendered several ecological and socio-economic damage. This research on erosion determinants was conducted in the Ndurumu River Watershed. It aims to study the biogeographic and socioeconomic parameters that cause erosion in that area in order to propose orientations for a sustainable management of the watershed. Data were collected by literature search, household survey, interviews and interviews. The sample (44 farmers) was selected on a reasoned basis. Field information was gathered in an area of 116 km2 along 12 km altitudinal transect. Results show that the watershed has a very rugged topography with slopes ranging from 5% to 55%. This zone has a tropical humid climate with an annual average rainfall of 1124.8 mm / year and its rainfall index is bimodal. There are three (3) types of geological formations (the quartzitic, schistose and granitic). More than 53.34% of the catchment population has less than a half of a hectare with an income of less than $ 100 per year (150,000 BIF / year), which limits their ability to integrate anti-erosion programs. For sustainable and effective management of watersheds, it would be better for programs to adopt an integrated approach that consider community participation from the project design to its implementation. This would involve setting up watershed governance institutions, environmental education, awareness of household heads and improving livelihoods.