Analyse du mode de gestion du complexe de forêt classée d'Abdoulaye des forêts communautaires de Bago, Alibi 1, Koussoumtou au Togo

Abstract

Le complexe de forêt classée d’Abdoulaye et des forêts communautaires de Bago, Alibi 1, Koussoumtou (CABAK), a une superficie de 46 634 ha et est situé dans la préfecture de Tchamba, au Togo. Sa gestion pose le problème de la gouvernance et de la dégradation progressive due à des pressions et menaces grandissants. L’objectif général de cette recherche est d’identifier les atouts et les contraintes liés à sa gestion durable. Spécifiquement, il s’agit d’évaluer la diversité biologique du CABAK, d’analyser l’efficacité de gestion du complexe et de proposer un modèle de gestion durable. La faune a été déterminée par la méthode d’inventaire pédestre suivant onze (11) transects linéaires. L’inventaire floristique dans le CABAK a été réalisé dans 243 placettes circulaires, réparties sur les 11 transects. L’outil BIOPAMA est utilisé pour évaluer l’efficacité de gestion du CABAK. Les inventaires ont permis de recenser 221 espèces végétales reparties en 164 genres et 61 familles et 63 espèces animales dont 25 Mammifères reparties en 37 familles. L’analyse de l’évaluation de l’efficacité de gestion du complexe révèle un contexte (64%) favorable et des contraintes liées à la planification (40%), aux intrants (17%) et au processus (25%). Ces contraintes sont à l’origine des faibles résultats (14%) et des impacts (40%) sur la biodiversité et les populations riveraines. Le mode de gestion actuel ne permet pas d’assurer la conservation durable de la biodiversité. L’analyse des sept critères de désignation d’une aire protégée comme réserve de biosphère de l’UNESCO, montre que le CABAK répond à tous les critères 1, 2, 4,5 relatifs aux potentialités naturelles et partiellement aux critères 3, 6, 7 concernant les approches de développement durable. L’élaboration participative d’un plan d’aménagement et de gestion de l’ensemble du complexe selon une approche écosystémique est une condition fondamentale à satisfaire pour remplir entièrement les sept critères. Afin d’éviter la fragmentation du CABAK, cette étude a permis de proposer un zonage basé sur le modèle MAB-UNESCO. Il est important de développer les capacités des structures déconcentrées et décentralisées et leur céder progressivement la gestion du CABAK.