Contribution à l'évaluation des performances environnementales des entreprises minières : perspectives pour les entreprises minières camerounaises

Abstract

L’Afrique regorge d’importantes ressources minières dont l’exploitation est jusqu’ici entachée d’importantes pressions sur l’environnement, avec pour corollaire des dommages énormes. Une des raisons de la recrudescence des impacts environnementaux dans l’exploitation des mines Africaines, serait la prééminence accordée aux performances économiques, au détriment des performances environnementales et sociales, par les principaux acteurs. Cependant, la mise en oeuvre du concept de développement durable passe par la maîtrise des outils de gestion de l’environnement à l’instar de l’analyse de cycle de vie et de l’analyse multicritère. Notre travail avait pour but d’envisager une combinaison de l’analyse de cycle de vie et de l’analyse multicritère pour une évaluation des performances environnementales d’une mine de fer. L’analyse de cycle de vie nous a permis de déterminer les points critiques du point de vue environnemental de l’exploitation minière, objet du cas étudié. Les impacts environnementaux retenus pour cette analyse sont : le potentiel de réchauffement global, la toxicité humaine, l’eutrophisation, l’acidification, le potentiel de formation de l’ozone troposphérique et l’écotoxicité terrestre. L’Analyse Multicritère a permis de mettre en oeuvre une démarche de prise de décision concernant le type d’émissions sur lesquelles l’entreprise a intérêt à investir pour limiter ses impacts sur l’environnement. Cette prise de décision s’est appuyée sur l’importance accordée aux impacts les uns par rapport aux autres, ce aux échelles globale, locale et régionale. Il en résulte que, dans une perspective globale l’entreprise gagnerait à réduire principalement ses émissions de gaz à effet de serre et accessoirement, les émissions qui contribuent à la toxicité humaine. A l’échelle régionale par contre, la priorité est accordée à la réduction des émissions responsables de la toxicité humaine. A l’échelle locale par ailleurs, l’entreprise doit se focaliser sur les émissions à l’origine de l’augmentation du potentiel de toxicité humaine du milieu. En revanche, si les impacts ont le même poids, l’importance est accordée à la réduction des émissions susceptibles de contribuer à la toxicité humaine et au réchauffement global. Des mesures proactives ont été proposées en faveur de la maîtrise des impacts environnementaux que pourraient engendrer l’exploitation industrielle annoncée, des ressources minières camerounaises. Elles s’adressent au gouvernement, aux entreprises minières, aux acteurs non gouvernementaux et se focalisent sur les considérations réglementaires, techniques et communicationnelles.

Africa has an abundance of mineral resources whose exploitation is so far subject to large environmental pressures, not free from huge damages. One reason for the resurgence of environmental impacts in African mining is the pre-eminence given to economic fall-outs at the expense of environmental and social performance by the key stakeholders. However, the implementation of the concept of environmental performance passes through the mastery of environmental management tools such as life cycle and multi-criteria analyses. Our study intended to consider a combination of life cycle analysis and multi-criteria analysis in assessing the environmental performance of an iron mine. In this combination, life cycle assessment allowed us to identify critical points in the environmental point of view of mining, which is the subject of the present case study. The environmental impacts identified for this analysis are: the global warming potential, human toxicity, eutrophication, acidification, the potential formation of tropospheric ozone and terrestrial ecotoxicity. The multi-criteria analysis enabled the implementation of a decision making process with regards to the type of emission the company would gain if she invests to curb down. This decision was based on the importance given to each impact in comparison to the others; their global, regional and local scales. The end result of these combined analysis shows that in a global perspective the company would benefit mainly by curbing down its greenhouse gases emissions and if need be, emissions that contribute to human toxicity. On the contrary, at the regional scale, priority is given to the reduction of the emissions that account for human toxicity, followed by the emission of greenhouse gases and emissions responsible for increasing the potential for soil acidification. At the local scale hereafter, the company's investment in reducing its environmental impact should focus on emissions that account for the increase of the human toxicity of the environment potential. However, if the impacts are equally important, priority is given to reducing emissions that may contribute to both human toxicity and global warming. Following these results, proactive measures have been proposed for controlling environmental impacts that could result from the industrial exploitation of Cameroonian mineral resources. These measures are aimed particularly at government, mining companies and nongovernmental stakeholders. They focus on regulatory, technical and communicational frameworks