Les approches agroforestières et leurs potentialités pour une promotion de l'agriculture durable au Togo

Abstract

L’agriculture joue un rôle essentiel dans le développement durable. Le développement, pour être durable, doit relever le défi de concilier l’accroissement de la production agricole et la protection de l’environnement dans son ensemble. L’éco-développement prôné par les grandes conférences internationales, aurait pour ambition de pourvoir à la satisfaction de cet objectif. L’agriculture durable dont les attentes remontent au Rapport Brundtland, est un mode d’agriculture, une philosophie de gestion de ressources, dont les approches et techniques sont multiples. Le terme durable inclut de nos jours l’aptitude à maintenir la capacité de production en dépit des défis que posent l’économie et les aléas du climat. Elle doit, dans le contexte du développement durable, et assurer la conservation des ressources naturelles dont elle dépend, et être à la fois écologiquement saine et économiquement viable. Le Togo est un pays essentiellement agricole dont le secteur agricole emploie environ 60 % des actifs et contribue pour environ 40 % au PIB. Malheureusement, force est de constater qu’avec la pression croissante des populations sur les ressources naturelles, et les impacts négatifs des techniques de production traditionnelles sur l’environnement, ce secteur est en déclin. La révolution verte tentée depuis 1975 n’a pas jusqu’alors donné des résultats satisfaisants, alors que les maigres terres forestières ne peuvent davantage plus longtemps servir de réserve pour une expansion agricole. Et pourtant, l’État se positionne pour un développement durable du secteur. L’agroforesterie pourrait se présenter comme l’une des composantes des tentatives de mise en valeur du territoire pour y parvenir. Cependant, l’agroforesterie ne trouvera sa place à côté de la foresterie et de l’agriculture sans une maîtrise de ses techniques, ainsi que de certains paramètres sociaux du milieu, notamment en ce qui a trait à la perception des communautés et à leur motivation à adopter de telles pratiques. Le présent travail vise à capitaliser les connaissances sur les pratiques agroforestières en général, et à cerner quelques unes des techniques susceptibles d’assurer la stabilisation de l’agriculture dans les milieux où la croissance démographique et foncière ne peut plus permettre la jachère. Le brise-vent, la culture sous couvert arboré, l’agroforêt villageoise et la culture intercalaire ont particulièrement fait l’objet de notre travail. Le transfert de technologie, l’information et la formation sont des exemples de voies retenues pour une certaine concrétisation de l’agroforesterie au Togo. L’Éducation relative à l’environnement en tant qu’instrument de formation, est certainement une de celle qui pourrait contribuer à y parvenir.