Le principe de l'analyse du cycle de vie pour l'optimisation de la gestion des déchets solides dans les pays en développement : comparaison entre compostage et enfouissement

Abstract

L’acuité des problèmes environnementaux générés par les déchets a motivé la mise en place des solutions techniques, puis des outils d’analyse environnementale permettant d’évaluer ou de comparer l’efficacité de ces solutions. L’activité relative à la « gestion des déchets » dans les pays en développement (PED) est généralement perçue comme un tout alors que les enjeux environnementaux qui lui sont associés sont autant variables qu’hétérogènes : respect de la qualité de l’air, qualité de l’eau, qualité des sols, effet de serre, l’eutrophisation, l’acidification, consommation des ressources et de l’espace, etc. Il est grand temps qu’une approche holistique claire et compréhensible de ces enjeux soit mise en oeuvre par les acteurs directs et indirects du déchet tout en se préoccupant de l’évaluation de la contribution des activités d’élimination des déchets sur chacun d’eux. La démarche lié à la perception de ces enjeux consisterait à : (i) identifier d’une part le lien entre les flux de déchets et les flux élémentaires engendrés par les procédés de traitement, et d’autre part le lien entre les flux élémentaires et les multiples impacts potentiels ou réels sur l’environnement ; (ii) mettre en perspective un enjeu environnemental donné par rapport à d’autres, responsables des conséquences finales identiques. Dans ce cas, il faut non seulement identifier les autres enjeux environnementaux mais aussi connaître leurs contributions relatives aux conséquences finales. Face à ces difficultés, on développe dans cette étude, une méthodologie d’adaptation de l’analyse du cycle de vie (ACV) au compostage et à la mise en décharge des déchets ménagers solides qui semblent être les plus exploités dans les DED, les pays du sud en particulier. A cet effet, on développe deux approches d’ACV : (i) la première est basée sur l’analyse des impacts environnementaux des déchets dès qu’ils sont produits à partir de la fin de vie des produits jusqu’à leur valorisation ou à leur traitement final (de la tombe à la réincarnation). Cette approche a permis de conclure que les PED sont beaucoup plus concernés par ce qu’on a appelé « analyse horizontale » ; c’est à dire que ce sont les collectivités locales, les industriels des déchets et les législateurs qui doivent optimiser leur approche de gestion des déchets ménagers dans la mesure où ils n’ont pas d’influence directe sur les concepteurs et les fabricants pour les obliger à optimiser les performances ou cycles de vie de leurs produits ; (ii) la deuxième approche est basée sur l’analyse des fonctions remplies par les différentes opérations du compostage et du stockage, en vue de déceler la filière qui génère moins de fonctions inutiles (c’est à dire moins d’impacts environnementaux). Après analyse de cette approche, on a constaté que c’est plutôt la mise en décharge qui génère plus de fonctions inutiles. Enfin, on a fait l’inventaire de tous les facteurs de caractérisation permettant d’évaluer la contribution de chaque flux environnemental à chaque catégorie d’impacts de façon quantitative. La description qualitative et/ou quantitative d’un impact est traduite par des indicateurs d’impact ou des indices opérationnels.