La gestion de la pollution de l'air : l'analyse de l’expérience française comme support de réflexion pour une proposition de stratégie adaptée au contexte malien

Abstract

La qualité de l’air est un élément essentiel de la qualité de vie. L’air est une ressource vitale pour les êtres vivants en général et l’homme en particulier. Il en respire environ 12 m3/j. Cependant, l’air est devenu un récepteur de rejets des activités polluantes humaines. En matière de gestion de la pollution de l’air, la France constitue une référence : la proposition d’une stratégie adaptée au contexte malien pourrait-elle s’inspirer des enseignements tirés de l’expérience française ? Tel est le sujet de ce mémoire, rédigé suite à un stage de 3 mois effectué à l’ASCOPARG de Grenoble, organisme agréé par l’Etat français pour la surveillance et l’information sur la région grenobloise. L’analyse de la situation met en exergue les constats suivants : • de nombreux polluants atmosphériques, connaissent une baisse tendancielle. Cependant, cette baisse doit être relativisée dans la mesure où certaines concentrations restent supérieures aux normes prévisionnelles 2010 des directives européennes, • la pollution biologique gagne du terrain, avec la montée de pollinoses, notamment dues à l’ambroisie et aux graminées, • les pertes en vie humaine (en terme de décès prématurés) sont estimées en France à près de 9153 par an. Elles apparaissent, depuis quelques années supérieures au nombre de victimes dues aux accidents de la circulation. A l’issue de cette étude, les propositions ci-après pourraient être intégrées dans le système de gestion en vue d’améliorer son efficacité: • la prise en compte de certains polluants non ciblés par la réglementation actuelle, comme certains composés organiques volatils spécifiques ou les polluants organiques persistants (type pesticides), et qui sont supposés dangereux pour la santé selon certaines études, s’avère indispensable pour des raisons de précaution, • des efforts plus accrus, tant en terme de réglementation que d’incitation, sont indispensables pour la maîtrise des émissions du secteur automobile, • la coordination entre les politiques mises en place dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et celle de la pollution locale, notamment dans la réintroduction d’énergies telles que le bois. Les résultats obtenus sont globalement encourageants. Certains des outils de planification et même de gestion utilisés pourraient aider à mettre en place une stratégie qui soit adaptée au contexte malien. Le Mali apparaît, vu son niveau de développement, extrêmement fragile face aux conséquences d’une importante pollution de l’air. En effet, le diagnostic de la qualité de l’air met en exergue une pollution de l’air ambiant ainsi que celle de l’air intérieur (due surtout à la consommation de bois et du charbon comme combustibles). C’est pourquoi, une gestion adaptée s’avère nécessaire pour limiter les éventuels désastres pouvant être liés à une pollution de l’air. Elle pourra s’articuler autour de diverses actions parmi lesquelles : • le renforcement de la réglementation, insuffisante en terme de pollution de l’air, notamment sur les sources mobiles, • le renforcement institutionnel par la création d’une cellule de l’air afin d’assurer la coordination des actions, • l’intégration de la pollution de l’air dans les principales politiques publiques • un programme pilote de surveillance dans la capitale à partir de 2008 et cela pour permettre la mise en place des bases réglementaires et organisationnelles. Sa réussite devra conditionner l’extension de la surveillance aux capitales régionales.