Evaluation de la stratégie du programme Livelihoods de JRS Tchad au niveau de la base d’Iriba

Abstract

Après plus d’une décennie de la crise du Darfour, les interventions humanitaires dans les 12 camps de réfugiés soudanais à l’est du Tchad ont amorcé la transition de la phase d’assistanat vers celle du développement. Dans cette démarche à l’autonomisation des réfugiés, le Jesuit refugee service (JRS) a initié son programme Livelihoods en 2017. Ce programme a pour objectif de soutenir l’autonomisation des écoles à travers les activités génératrices de revenus (AGR). Ainsi, JRS a mis en exécution quatre projets dans le cadre de son programme entre janvier 2017 et juin 2018 au niveau de sa base d’Iriba. Sur les 16 AGR issues de ces projets, seules 5 ont réussi à être implantées et dont 2 fonctionnent normalement durant la période d’étude. Au vu de ces résultats, il est à estimer que JRS n’avait pas pris en compte les spécificités de chaque camp lors de la conception de sa stratégie. Ces résultats découleraient des problèmes liés aux perceptions sociales, culturelles et religieuses des réfugiés. Dans l’optique de mieux cerner les contours de ces difficultés, l’étude s’est fixée pour objectif d’évaluer la stratégie du programme au niveau de la base d’Iriba notamment d’évaluer l’implémentation des AGR dans les camps d’Am-Nabak, de Touloum, d’Iridimi et d’Ourécassoni afin de formuler des propositions pour son amélioration. Pour ce faire, il a été opté l’approche qualitative comme démarche méthodologique. Cette démarche analytique a été faite grâce à la revue documentaire, la collecte, le traitement et l’analyse de données recueillies essentiellement sur le terrain, à la bibliothèque de l’Université et en ligne. Cette méthodologie a permis de mener l’étude en question et d’établir un diagnostic basé sur l’analyse des causes et effets qui impactent l’atteinte des objectifs du programme. Les problèmes qui ressortent de cette analyse sont entre autres l’abstention des Comités de gestion scolaire (COGES) à pouvoir répondre aux besoins des écoles ; le manque de logiciel statistique approprié pour la gestion des données ; le manque d’une définition claire du mécanisme de recouvrement et de gestion des Fonds de réserve pour l’éducation (FRE) ; l’insuffisance des agents et leur faible maitrise de suivi des AGR ; les retards accusés lors de l’acheminement des produits et matériels AGR. Pour ces difficultés, quelques propositions ont été formulées à l’endroit de JRS. Il lui est suggéré l’affectation ou le recrutement de quatre agents pour le suivi des AGR dans les quatre camps ; le renforcement de capacités de l’équipe sur les logiciels Sphinx et Ms Project ; l’amélioration de la durée des contrats de travail pour le personnel terrain ; l’option de deux approches pour la gestion des AGR ; et l’encouragement à des initiatives et AGR innovantes. Ne pouvant pas aussi régler toute la question, les limites assorties à cette étude sont dues au manque d’accès aux informations complémentaires sur le programme de JRS ; au manque de temps nécessaire pour l’étude ; l’absence et l’insuffisance de l’utilisation respective de méthodes quantitative et qualitative.

After more than a decade of the Darfur crisis, humanitarian interventions in the 12 Sudanese refugee camps in eastern Chad have begun the transition from assistantship to development. In this process of empowering refugees, the Jesuit refugee service (JRS) initiated its Livelihoods program in 2017. The aim of this program is to support the empowerment of schools through income-generating activities (IGAs). Thus, JRS implemented four projects under its program between January 2017 and June 2018 at its Iriba base. Of these 16 IGAs from these projects, only 5 were successful and 2 of which are functioning normally during the study period. In view of these results, it was inferred that JRS did not take into account the specificities of each side when designing its strategy. These results stem from issues related to the social, cultural and religious perceptions of refugees. In order to better understand the contours of these difficulties, the study set itself the objective of evaluating the strategy of the program at the grassroots level of Iriba, notably to evaluate the implementation of IGAs in the refugee camps. Am-Nabak, Touloum, Iridimi and Ourecassoni to formulate suggestions for its improvement. To do this, the qualitative approach was chosen as a methodological approach. This analytical approach was done through document review, collection, processing and analysis of data collected primarily in the field, at the University Library and online. This methodology allowed the study to be conducted and to establish a diagnosis based on the analysis of the causes and effects that impact the achievement of program objectives. The problems that emerge from this analysis include the abstention of school management committees (COGES) to meet the needs of schools; the lack of appropriate statistical software for data management; the lack of a clear definition of the mechanism for collecting and managing the Education Reserve Funds (FRE); the insufficiency of the agents and their weak mastery of follow-up of the IGAs; delays in the delivery of IGAs products and materials. For these difficulties, some suggestions have been made to JRS. It is advised to assign or recruit four agents for the monitoring of IGAs in the four camps; team capacity building on Sphinx and Ms Project software; the improvement of the duration of employment contracts for field staff; the option of two approaches for IGAs management; and encouraging innovative initiatives and IGAs. Not being able to solve the whole question, the limits associated with this study are due to lack of access to additional information on the JRS program; the lack of time required for the study; lack and inadequacy of the respective use of quantitative and qualitative method.