Autonomisation des réfugiés ruraux par l’entreprenariat en Afrique Centrale : proposition d’un cadre opératoire

Abstract

La pratique de l’entreprenariat par les réfugiés ruraux d’Am Naback, Iridimi, Touloum et Gado-Badzere est non seulement un facteur d’inclusion socio-économique, mais aussi une solution durable et une alternative à l’aide humanitaire, qui se fait de plus en plus rare. Bien que classé dans la catégorie de l’entreprenariat par nécessité, il est perçu comme une aubaine pour l’autonomisation et la résilience des réfugiés. Il les aide à se soustraire de l’assistance humanitaire, grâce à l’exercice d’Activités Génératrice de Revenus (AGR). De récentes études montrent que, l’entreprenariat des réfugiés a un impact positif sur l’économie des pays d’accueil et ceux de départ. Pourtant, certains auteurs admettent que l’entreprenariat de nécessité, se développe avec un impact globalement négatif ; les chances qu’il aboutisse à la création d’entreprises pérennes sont relativement faibles. Il reste néanmoins la seule option entrepreneuriale pour les réfugiés, qui évoluent dans un contexte d’urgence. C’est dans cette optique que la présente étude s’interroge sur les stratégies pouvant conduire à la création d’entreprises pérennes par les réfugiés dans les camps susmentionnés. Elle s’appuie sur une approche méthodologique mixte, centrée sur la technique d’échantillonnage non probabiliste de convenance. Ses résultats révèlent qu’il est urgent de penser des mécanismes d’inclusion socio-économique, qui font des autochtones et des allogènes des co-bénéficiaires des projets entrepreneuriaux destinés aux réfugiés. À cet effet, elle propose un cadre opératoire pouvant servir de catalyseur au développement d’entreprises pérennes à Iriba au Tchad et Gado-Badzere au Cameroun.

Entrepreneurship by rural refugees of Am Naback, Iridimi, Touloum and Gado-Badzere is not only a factor of socio-economic inclusion, but also a durable solution and an alternative to humanitarian aid. Although classified in the category of necessity entrepreneurship, it is perceived as a boon for the empowerment and resilience of refugees. It helps them to avoid humanitarian assistance through Income Generating Activities (IGAs). Recent studies shows that refugee’s entrepreneurship, has a positive impact on the economy of both receiving and sending countries. It’s yet admitted by some authors that, necessity entrepreneurship is developing with an overall negative impact. The chances that it leads to the creation of sustainable businesses are relatively low. It remains, however, the only entrepreneurial option for refugees, who operate in an emergency context. With this in mind, the present research examines the strategies that can lead to the creation of sustainable enterprises by refugees in the aforementioned camps. Based on a mixed methodological approach, with focus on the non-probabilistic convenience sampling method, its results reveal the need to think of mechanisms that can enable the creation of sustainable businesses by refugees. The consideration of indigenous and non-indigenous as co-beneficiaries of entrepreneurial projects destine for refugee, is not only a source of empowerment but also means for refugee’s businesses sustainability. To this end, it is suggested that an operating framework for the promotion of refuge