Phase post-Ébola en Guinée : surveillance épidémiologique active des survivants, région de Kankan, 2016-1017

Abstract

Après une première déclaration de la fin de l’épidémie de la maladie à virus Ébola (MVE) en décembre 2015, il est survenu quelques nouveaux cas à Koropara (préfecture de N’Zérékoré, Guinée), provenant d’une personne guérie d’Ébola depuis plus de 14 mois. Le risque d’infecter d’autres personnes est réel et les survivants l’ignorent. Par conséquent, le suivi de ces personnes devient une priorité pour circonscrire l'épidémie et interrompre la transmission. La Coordination Nationale de Lutte contre Ébola (CNLE) a élaboré un plan stratégique avec la création du programme de Surveillance Active en Ceinture (SA-Ceint). L’objectif est de décrire ce programme en se focalisant sur le profil des survivants à la MVE de la région de Kankan. Patients & Méthode : suivi sur 11 mois d’une cohorte de 80 survivants. L’enquête de départ, la supervision et la prise en charge avec des prélèvements de spermes et de lait maternel ont été les principales démarches. Résultat : Sur les 309 suspects envoyés dans les différents CTE, 206 ont été confirmés soit 67%. Parmi ces confirmés, seulement 35% (73) sont sortis guéris soit une létalité de 65% (134). Sur 25 hommes, 32 Prélèvements ont été effectués et 5 chez les femmes. Les délais médians entre les prélèvements et la sortie des CTE étaient de 666 jours pour les hommes et 553 jours pour les femmes. La majorité des survivants a consulté pour des raisons de douleurs articulaires 59% et de fièvre 26%. Discussion et conclusion : Aucun personnel de santé ou volontaires de la Croix Rouge n’avaient d’expérience ou la formation nécessaire, avant l’apparition des premiers cas. L’intervention tardive est probablement à l’origine de ces taux élevés de létalité. L’observance des survivants semble être directement liée aux différents moyens mis en place par le programme et non au risque de contamination pour les proches. Un désengagement de la part des survivants avait été constaté après le retrait du bailleur principal.

troduction: After a first outbreak declaration in December 2015, there were a few new cases in Koropara (district of Nzerekore, Guinée), from a person cured of Ebola for more than 14 months. The risk of infecting others is real and survivors are unaware of it. Therefore, monitoring these people is becoming a priority to contain the epidemic and the persistence of transmission. The CNLE has developed a strategic plan for the overall management of problems with the creation of SA-Ceint. It was about early management, to prevent survivors from causing new cases. The objective of this study is to describe this program by focusing on the profile of MVE survivors in the Kankan region. Patients & Method: 11-month follow-up of a cohort of 80 survivors. The initial investigation, supervision and management with sperm and breast milk samples were the main steps. Result: Of the 309 suspects sent to the various ETCs, 206 were confirmed, or 67%. Among these confirmed, only 35% (73) came out cured, a lethality of 65% (134). Out of 25 men, 32 samples were taken and 5 samples were taken from women. The median time between sampling and discharge from ETCs was 666 days for men and 553 days for women. The majority of survivors consulted for reasons of joint pain 59% and fever 26%. Discussion: No health staff or Red Cross volunteers had any experience or training before the first cases appeared. Late intervention is probably the cause of these high case-fatality rates. Survivor compliance seems to be directly related to the different means put in place by the program and not to the concern to be contaminating for family members. A disengagement by the survivors had been noted after the withdrawal of the main landlord