Analyse de la réglementation de la délivrance des médicaments sans prescription en Egypte

Abstract

Les populations, à travers le monde, ont de plus en plus tendance à recourir à l’automédication pour traiter les problèmes de santé les plus courants. Les médicaments destinés pour ce type de traitement sont appelés « Médicaments sans prescription ». En Egypte, les médicaments ne sont pas tous classés en « médicaments sur prescription » ou « sans prescription ». En 2009, une étude menée à Alexandrie a montré que 81 % des médicaments délivrés dans les pharmacies, sont délivrés sans prescription. Le décret ministériel 442/2014 vient pour organiser ce domaine. Il a déterminé une liste « Non prescription medicines list » NPM portant sur 127 spécialités pharmaceutiques. La première lecture de la liste NPM relève l’absence de beaucoup d’éléments identifiants les spécialités. C’est dans ce cadre, que cette étude porte sur une analyse du décret ainsi que sur l’analyse de la liste NPM adjointe. Trois grilles d’analyses portants sur la présentation de la liste ainsi que sur les spécialités ont été élaborées. Une recherche avec analyse documentaire portant sur le texte du décret dans la lumière des textes de la loi 127/1955, organisant la profession de pharmacien, étaient menées. Nos résultats ont montré que la liste NPM ne respecte pas les critères de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les spécialités de la liste sont présentées par substance active ou excipient. la liste autorise la voie parentérale. La dose, la forme galénique, la présentation et l’indication sont manquantes. Ceci, entrainerait de confusion ainsi que des erreurs médicamenteuses. La non utilisation du nom commercial du médicament témoigne la non adoption du système de délistage en Egypte. En conclusion, le décret n’est pas contraignant. En règlementant la délivrance des médicaments sans prescription, il a élargi le champ de l’automédication sans interdire la délivrance de toute spécialité hors liste, et par conséquence, il a mis en danger la santé et la sécurité des patients.

The population worldwide have increasingly tend to resort to self-medication to treat the most common health problems. Drugs allocated for this kind of treatement are called "Non-prescription drugs". In Egypt, not all of the drugs are categorised as "Prescription Drugs" or "Non-Prescription Drugs". A study conducted in Alexandria in 2009 has shown that 81% of drugs dispensed in pharmacies, were delivered without prescription. The Ministerial Decree 442/2014 is to organize this field. It identified an NPM list including 127 pharmaceutical specialities. The first reading of the NPM list notes the absence of many elements identifying specialties. According to that, this study focuses on the analysis of the decree as well as the analysis of the list NPM. Three analysis tables concerning the form of the list as well as the specialties have been developed. A search with literature review on the decree within the framework of the law 127/1955, organizing the pharmacy profession, was conducted. Our results showed that the NPM list does not meet the WHO criteria. The specialties of the list were presented according to the active substance or excipient. The list NPM permitted the use of the parenteral route. Doses, dosage forms, presentations and the indications for use were not precised. This would lead to confusion and medication errors. The non-use of the drug trade name reflects the non adoption of the switching system in Egypt. In conclusion, the decree is not strict. By regulating the dispensing of non-prescription drugs, it has expanded the self-medication field without prohibiting the dispensing of any specialty off-list, and therefore it exposes the patient’s health and safety to risk.