Lutte contre les faux médicaments au Togo : vers une police spéciale

Abstract

Les médicaments issus de la contrefaçon, le plus souvent de qualité douteuse se répandent à l’échelle planétaire et beaucoup plus dans les pays en développement dépourvus de moyens de lutte. Au Togo, les résultats de la lutte contre les faux médicaments demeurent difficiles de lecture. Dans le souci de susciter la création d’une force mixte de répression des vendeurs illicites, nous avions mené une étude qualitative transversale sur un échantillon des forces de surveillance étatique (policiers, gendarmes et douaniers) en poste à Lomé (Capitale du Togo). Cette étude avait pour but d’évaluer le niveau de compréhension des forces de surveillance étatique sur cette forme menaçante de criminalité. Des entretiens semi-structurés ont été réalisés au niveau des responsables et chefs de services et une enquête par questionnaire a été conduite au niveau des subordonnés. Les questionnaires servaient à cerner les opinions des agents de surveillance étatique sur, la vente parallèle des médicaments, l’impact de ces médicaments sur la santé humaine, et les raisons qui sous-tendent la persistance de leur vente sur le territoire togolais. Les résultats ont été saisis et traités à l’aide des logiciels Epidata 3.1 et Excel. L’étude montre que le dispositif mis en place par les forces de surveillance étatique dans la lutte contre les criminalités au Togo, ne prend pas en compte la criminalité pharmaceutique. Les agents non seulement ne sont pas formés mais aussi sont en manque d’informations sur le fléau des faux médicaments. Ce qui explique les entrées massives des médicaments contrefaits par des pistes illicites entretenant ainsi une automédication anarchique et les lourdes conséquences sur la santé publique. L’urgence est donc de mise dans la création d’une unité spéciale : la « Police de médicament », composée de policiers, de gendarmes, de douaniers et des agents de santé pour une lutte efficace et efficiente à l’échelle nationale. Il faudra cependant disposer d’un dispositif technique et juridique adapté et compter sur la bonne volonté des dirigeants pour assurer une disponibilité en médicaments essentiels et génériques accessibles à tous les ménages.

Counterfeit drugs, most often of dubious quality are spreading globally and much more in developing countries without adequate means of control. In Togo, the results of the fight against counterfeit drugs are difficult to read. In order to encourage the creation of a mixed force of repression of illegal sellers, we conducted a qualitative cross-study on a sample of surveillance forces (police, gendarmes and customs) in Lomé (capital of Togo). This study aimed to assess the level of understanding of the state surveillance forces on this threatening form of crime. Semi-structured interviews were conducted among state surveillance officials and heads of departments and a questionnaire survey was conducted at subordinates. The questionnaires were used to identify the views of state surveillance forces on, the parallel sale of drugs, the impact of these drugs on human health and the reasons underlying the persistence of their sales on the territory of Togo. The results were collected and processed using software Epidata 3.1 and Excel. The study shows that the system put in place by the forces of state surveillance in the fight against criminalities in Togo does not take into account the pharmaceutical crime. Agents not only are not trained but are lack of information about this problem. This explains the massive influx of counterfeit drugs by illegal trails, anarchic self-medication and a huge impact on public health. The urgency is called for the creation of a special unit: the "Police of drug", composed by policemen, gendarmes, customs and health workers for an effective and efficient fight against counterfeit medicines all over the country. However, it will need a suitable legal and technical device and rely on the willingness of leaders to ensure availability of essential and generic drugs available to all households.