Perception de la prise en charge de la malnutrition aigüe sévère par la population au niveau communautaire versus centre de santé : district sanitaire de Massakory-Tchad

Abstract

Objectif : Notre étude consiste à décrire les activités de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère décentralisée, mises en place depuis 2011 au niveau communautaire dans un premier temps. Ensuite, évaluer l’acceptabilité et la perception de la population de cette approche en comparaison avec la prise en charge de la malnutrition dans les centres de santé au niveau des zones de responsabilité de Karal, Kamerom et Tourba, du district sanitaire de Massakory, dans la région d’Hadjer-Lamis au Tchad. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale descriptive. Notre population d’étude était constituée des mères et une grand-mère (mêmes caractéristiques) de 24 enfants (13 au niveau communautaire et 11 au niveau des Centres Nutritionnels Ambulatoires) malnutris ou ayant été malnutris. Des interviews semi-structurées ont été réalisées et enregistrées (plus prise des notes) du 06 au 19 juillet 2012 dans le district sanitaire de Massakory au niveau des zones de responsabilité de Kameron et Tourba avec l’appui de MSF-Suisse. Les interviews ont par la suite été retranscrites et une analyse sémantique a été effectuée à l’aide d’une grille portant sur quatre principaux axes d’analyse. Résultats : 19 sur 24 mères considèrent que la malnutrition est une « maladie » et « le manque d’entretien des mères à l’endroit des enfants ». Par contre, 17 sur 24 considèrent que c’est le « lait de la mère qui donne la diarrhée à l’enfant et le fatigue » donc entraine la malnutrition. Dans toutes les ethnies de la région de Hadjer Lamis, il n’y a pas un terme exact qui signifie malnutrition. Elle est représentée par des entités nosologiques. . Dans les zones pilotes où les Agents de Santé Communautaire soignent les enfants de moins de cinq ans atteints de Malnutrition Aigüe Sévère, on a réussi à comprendre que les raisons pour lesquelles les mères n’amenaient pas leurs enfants au centre de santé étaient de deux ordres principalement : le manque de moyens financiers et la distance à parcourir pour atteindre le centre de santé. Conclusion : La présente étude sur la perception des bénéficiaires de la prise en charge de la MAS au niveau communautaire versus centre de santé est une première au Tchad. Notre étude montre combien l’approche communautaire de prise en charge de la malnutrition aigüe sévère est salvatrice pour les bénéficiaires comme en témoigne leur perception Les mères trouvent salvateur le projet mis en place par MSF-Suisse car elles n’ont plus à parcourir de grandes distances ou à débourser de l’argent pour les soins de leurs enfants et témoignent de l’efficacité du plumpy’nut.

Objective: Our study’s objective is to describe the management activities of severe acute malnutrition decentralized implemented since 2011 at Community level. And then to, evaluate the acceptability and public perception of this approach compared with the treatment of malnutrition in health centers in the responsibility areas of Karal, and Kamerom Tourba, Massakory health district in Hadjer-Lamis region of Chad. Methodology: This is a descriptive cross-sectional study. Our study population consists of mothers and grandmothers (same characteristics) of 24 children (13 at Community level and 11 at the Outpatient Nutrition Centres) who were or had been malnourished. Semi-structured interviews were conducted and recorded from 6th to 19th July 2012 in the responsibility area of Massakory health district level and Kameron Tourba with support from MSF-Switzerland. The interviews were subsequently transcribed and semantic analysis was performed using a grid covering four main areas of analysis. Results: 19 of 24 mothers believe that malnutrition is a "sickness" and the "lack of maintenance of mothers against children." By cons, 17 out of 24 believe that it is the "mother's milk that gives the child diarrhea and weakened him" therefore causes malnutrition. In all ethnic groups in the Hadjer Lamis region, there is not an exact term to express malnutrition. It is represented by nosological entities. . In the pilot area where the Community Health Workers take care of children under five with Severe Acute Malnutrition, we were able to understand that the reasons why mothers do not bring their children to the health center were principally: the lack of financial supports and the distance to reach the health center. Conclusion: The present study on the perception of the beneficiaries of the support at the MAS community versus health center is the first in Chad. Our study shows how the communautary approach support for severe acute malnutrition is beneficial for the populations as reflected by their perceptions y. Mothers are saving the project set up by MSF-Switzerland because they no longer have long ways to go or spend money for the care of their children and demonstrate the effectiveness of Plumpy'nut