Enquête sur le dépistage de la dénutrition au Centre Hospitalier Universitaire de Nice, France

Abstract

Introduction: A l’instar des autres Troubles de l’Etat Nutritionnel (TEN), la dénutrition des malades en milieu hospitalier, est un facteur de risque médical, avec des implications économiques le plus souvent méconnues par les professionnels de santé et l’entourage du patient. Impactant gravement le pronostic vital du patient, la dénutrition nécessite un dépistage et une prise en charge précoce pour les cas de gravité sévère. L’objectif de cette étude est de participer à l’amélioration du dépistage, de la traçabilité, et de la prise en charge de la dénutrition au Centre Hospitalier Universitaire de Nice (France) par une approche de l’évaluation des connaissances, du niveau de formation et de la motivation du personnel de santé, mais aussi recueillir l’avis des patients hospitalisés. Méthodologie : Des questionnaires anonyme sont été adressés aux patients adultes tirés au sort. On a procédé également à un envoi systématique de questionnaires anonymes, personnalisés par profil de professionnel de santé (Diététicien, Cadre de Santé, Médecin/Interne/Sage femme, Infirmier Diplômé d’Etat /Aide soignant[IDE/AS]).Le diagnostic de dénutrition a été posé sur calcul de l’IMC et pourcentage de perte de poids par rapport aux poids antérieurs. Des tests de Chi2, ANOVA, et de Fischer ont été faits à l’aide du logiciel SPSS 17.0.Résultats: Des analyses il ressort que seulement 48,7% des patients en Médecine Chirurgie et Obstétrique (MCO)ont été peséset85,7% des patients en Soin de Suite et Réadaptation /Soin de Longue Durée(SSR-SLD)pesés selon les recommandations HAS. Aussi 58,2% des patients en MCO et 76,8% des patients SSR-SLD en déclarent qu’ils ont été interrogés sur leur taille ou mesurés. On note que 22,8% des patients MCO et 32,1% des patients SSR-SLD disent avoir été interrogés sur leurs poids antérieurs. Parmi les sujets, il y a 15 patients en surcharge pondérale qui sont dénutris: 10 patients en surpoids et dénutris et 5 patients obèses et dénutris. Les IDE/AS réalisent dans des très faibles proportions le calcul et le traçage de l’IMC (11,7% et 15,7%) et de la variation du poids (10,6% et 10%). De façon générale, qu’il s’agisse des connaissances, de formation et de motivation par rapport au TEN, il apparaît clairement que seuls les diététiciens ont un meilleur niveau comparé aux autres professionnels de santé. Conclusion: A la lumière de notre étude, nous pouvions dire que le dépistage et la prise en charge de la dénutrition des patients diffèrent considérablement d’un hôpital à un autre et une différence marquée entre les catégories de professionnel de santé. Seuls les diététiciens du CHUN sont les mieux informés sur les TEN. Dépister, diagnostiquer et prendre en charge les TEN nécessite une approche intégrée, une meilleur coordination et collaboration. On espère bien que le Programme National de Nutrition Santé 3 pour 2011-2015 qui s’adresse particulièrement aux personnels de santé apportera un nouvel élan dans le dépistage et la prise en charge des TEN