Prise en charge des orphelins et autres enfants vulnérables, OEV par le VIH/SIDA en Haïti, le cas des départements du Sud, des Nippes et du Nord-ouest : identification des obstacles et propositions d’amélioration

Abstract

Introduction: Le Sida de par ses sombres impacts sur la vie de bon nombre d’enfants, demeure un grand problème social et de santé publique à travers le monde. En Haïti, on comptait près de 6800 enfants de moins de 15 ans infectés par le VIH et près de 220.000 à 315.000 orphelins et autres enfants vulnérables par le VIH en 2010. Tout compte fait, il entraine des répercussions sur la vie, la santé, l’éducation, l’économie, l’harmonie et l’équilibre psychique des enfants et de leurs familles. En dépit de maintes interventions entreprises en Haïti, la situation demeure critique. Objectif de cette étude: Décrire la situation des enfants orphelins et vulnérables (OEV) par le VIH en Haïti en vue de dégager les principaux obstacles à une prise en charge adéquate de ces derniers et du coup formuler des recommandations .Méthodologie: Etude descriptive et analytique de la situation d’une population d’orphelins et enfants vulnérables par le VIH, bénéficiaires ou non d’un programme de prise en charge dans 3 Départements d’Haïti (Sud, Nippes et Nord-Ouest)sélectionnés par échantillonnage aléatoire. Recueil d’entretiens auprès des OEV, des tuteurs d’OEV, de leaders communautaires et d’intervenants dans la prise en charge des OEV. Résultats: 90 OEV ont été sélectionné, dont 30 dans chaque département. 74 % étaient des filles contre 26% de garçons, l’âge moyen était de 15 ans. Parmi les 73,3% scolarisés 35,6% ont pu bénéficier de subvention scolaire. 33,45 % sont orphelins de père ou de mère, 45,6% de tuteurs et 32,2% d’enfants ont une activité génératrice de revenu, 65,6% ont été formé sur le VIH/SIDA, mais47,8% ne connaissent pas les modes de transmission du VIH, 25,6% ont été dépisté au VIH, 43% vivent avec 1 à 4 enfants dans le ménage, 24,5% ne peuvent pas jouir des biens de leurs parents. De plus, on a vu que la prise en charge de ces enfants fait face à des obstacles liés à la nonchalance des autorités politico-administratives, carences en ressources humaines et des moyens logistiques, de détournement de fonds, et de l’ignorance de la population. Conclusion: Cette étude, nous a montré que la prise en charge globale des OEV se résume essentiellement à l’appui scolaire. Ils sont confrontés à des problèmes d’ordre nutritionnel, sanitaire, psychique, matériel et éducationnel. La situation des ménages reste très précaire. La présence de l’état ne se fait pas vraiment sentir et certaines interventions réalisées par les ONG de la place semblent ne pas être adaptées à la réalité haïtienne et souvent ne touchent pas les plus vulnérables, du coup n’arrivent pas à atteindre les résultats escomptés. L’enjeu reste toujours de taille.