Evaluation de l’état nutritionnel des personnes vivant avec le VIH suivies en hôpital de jour de l’hôpital Raymond Poincaré, France

Abstract

La pandémie de VIH/Sida reste une préoccupation sanitaire mondiale depuis ces trois dernières décennies. Elle frappe en particulier l’Afrique subsaharienne et entrave son développement socio-économique. Par ailleurs, de nombreuses études ont montré des interactions complexes entre l’état nutritionnel et l’infection à VIH. En effet, la nutrition occupe une place très importante dans la prise en charge de cette maladie notamment dans les situations où l’insécurité alimentaire et la malnutrition sont endémiques comme le cas de Madagascar. Cette étude observationnelle transversale à visée descriptive et analytique a pour objectif de déterminer les facteurs influant sur l’état nutritionnel des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) suivies en hôpital de jour de l’hôpital Raymond Poincaré à Garches (France). Les PVVIH âgées de plus de 15 ans constituent la population d’étudiée. L’étude s’est déroulée entre le 31 Mai et le 11 Juin 2010 et se basait sur les dossiers médicaux et administratifs des patients. Les données collectées ont été saisies et analysées à l’aide du logiciel Epi Info 2008 version 3.5.1. Sur les 52 PVVIH vues, 79% étaient des hommes,75% âgées de 35 à 55 ans et 25% au chômage. Près de 94% étaient sous thérapie ARV. Sur le plan biologique, 75% des patients avaient une charge virale indétectable (inférieure à 20 par ml) tandis que 12% étaient immunodéprimés (taux de CD4 inférieur à 200 par mm3) lors de leurs derniers bilans. Par ailleurs, 42% des patients étaient en stade de Sida et la toxoplasmose reste la pathologie opportuniste majeure la plus dominante (29%). En ce qui concerne leur statut nutritionnel avant la découverte de séropositivité, 6% étaient en état de maigreur (IMC de forme < 18,5), 17 % en surpoids (25≤ IMC de forme ≤ 29,9) et 6% obèses (IMC de forme ≥ 30). Au moment de l’étude une seule personne a présenté une dénutrition (perte de plus 10%de son poids de forme) tandis que la proportion de surpoids et d’obésité sont respectivement de 34% et 10%. La lipodystrophie a affecté 8% des patients. Les trois quarts de ceux –ci étaient sous thérapie ARVet en surpoids. Les troubles métaboliques lipidiques et glucidiques affectaient uniquement les patients sous thérapie ARV: 21% de dyslipidémie, 4% de diabète et 6% de diabète associée à une dyslipidémie. Près de 93% de ces patients affectés par les trubles métaboliques glucidiques et lipidiques étaient des hommes. En outre, les femmes et les patients souffrant de lipodystrophie ou de dyslipidémie restaient les plus affectés par le surpoids. Cette étude confirme l’importance du soutien psychosocial aux PVVIH. Ainsi, nous demanderons au gouvernement malgache d’assurer une prise en charge psychosociale aux PVVIH et leurs familles: -en mettant en place une équipe régionale multidisciplinaire;-et en apportant aux PVVIH une supplémentation nutritionnelle sous forme d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi(RUTF) fabriqués à partir des produits locaux.