Mortalité maternelle en France: comparaison avec le Royaume Uni et les Pays-Bas, pour les périodes1990-1994 et 2000-2004

Abstract

Introduction: une étude de l’action concertée européenne avait constaté que le ratio de mortalité maternelle en France était plus élevé que dans d’autres pays européens. En outre la fréquence des décès par hémorragies était également plus importante en France. En vue d’évaluer la situation actuelle nous avons comparé les données récentes de la France avec celles du Royaume Uni et des Pays-Bas, deux pays comparables à la France eu égard à leurs systèmes de surveillance de la mortalité maternelle. Cette étude entre dans le cadre d’un stage de mise en situation professionnelle.Méthodologie: les données proviennent de l’OMS, du Cépi DC en France et des annuaires démographiques des Nations Unies; nous avons calculé et comparé les ratios de décès et les fréquences de causes entre la France et chacun des 2 autres pays durant la période de 2000-2004. Nous avons également apprécié l’évolution du ratio de décès en France par rapport à son niveau de 1990-1994. La standardisation directe a été utilisée pour réduire l’effet de l’âge maternel. Les tests statistiques de Z et de Khi-deux ont été utilisés .Résultats: la France semble avoir rattrapé son retard. Les ratios sont respectivement de 7,5; 7,5; et 6,7pour 100 mille naissances vivantes en France, au Royaume Uni et aux Pays-Bas. Ce comblement du retard est encore prouvé par l’évolution du ratio entre les périodes 1990-1994 et 2000-2004, passant 11,2 à 7,5 pour 100 mille naissances vivantes. Toutefois, la répartition des causes de décès indique toujours la persistance des hémorragies en France par rapport aux 2 autres pays. Discussion: En dépit de la sous-estimation des données de routine, le comblement du gap entre la France et les 2 autres pays s’expliquerait par la mise en œuvre des recommandations des enquêtes confidentielles sur les morts maternelles lancées en France depuis 1996. En outre, ce rattrapage est encore mis en évidence par les estimations issues des enquêtes confidentielles et la dernière estimation du groupe de travail sur la mortalité maternelle de l’OMS; l’UNICEF, l’UNFPA et la Banque Mondiale. Conclusion: la résolution des problèmes d’hémorragies va sans doute contribuer à améliorer davantage le ratio de décès maternel en France. Par ailleurs des études comparatives comme celle-ci permettent d’identifier les goulots d’étranglements en matière de lutte contre la mortalité maternelle. Les pays à ressources limitées devraient également s’en inspirer, mais il leur faudrait d’abord améliorer leur système de recueil des données