Approches nutritionnelle et communautaire pour améliorer la prise en charge des séropositifs en Côte d'Ivoire à partir de l'expérience française de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches

Abstract

La Côte d’Ivoire (C.I.) a une forte prévalence d’infection à VIH. Les actions menées par les autorités, soutenues par les partenaires au développement ont permis de baisser la prévalence jusqu’à 4%. Le nouveau défi qui se présente alors est d’améliorer la qualité de vie des séropositifs. Dans le cadre d’un transfert de compétences Nord - Sud, nous avons effectué un stage en France dans une unité spécialisée dans la réhabilitation nutritionnelle des séropositifs, dans l’objectif de mettre à jour nos connaissances en vue d’améliorer la prise en charge des séropositifs, pour réduire la morbidité et la mortalité liée au VIH /SIDA, en C.I. Nous avons effectué un stage de trois mois dans une unité de Nutrition Clinique–Maladies Infectieuses et chez AIDES–Paris (Organisation Non Gouvernementale). Ce stage a consisté en une participation aux activités de l’unité d’accueil, couplée à une recherche bibliographique, en plus des entretiens avec les activistes de la lutte contre le VIH de AIDES. Les interventions thérapeutiques découvertes sur le lieu de stage ont consisté en la mise en œuvre de protocoles intégrant : - l’évaluation de l’état nutritionnel par l’Index de Masse Corporelle (IMC) ; - la prescription de suppléments nutritifs oraux (SNO), de nutrition entérale ou parentérale en fonction de la sévérité de la dénutrition ; - la prescription d’antirétroviraux innovants ; - la mise à contribution des Organisations Non Gouvernementales dans la prise en charge globale des malades. Malgré nos ressources financières inférieures en Côte d’Ivoire à celles de la France, certaines interventions peu onéreuses peuvent s’insérer dans notre arsenal thérapeutique. Notamment l’usage de compléments alimentaires bien enrichis et de génériques d’antirétroviraux, ainsi qu’une implication plus forte des décideurs et une participation communautaire active. Ceci suppose l’existence d’un personnel soignant bien sensibilisé aux troubles nutritionnels au cours de l’infection à VIH/SIDA. Ces recommandations ont fait l’objet d’un projet–pilote à mettre en œuvre dans la région nord-ouest de la Côte d’Ivoire. Au total, de nombreux progrès ont été réalisés en 25 ans de lutte contre le VIH. Plusieurs défis ont été surmontés et aujourd’hui, la question qui reste posée est celle de l’amélioration des conditions de vie des séropositifs dont l’espérance de vie est prolongée. La généralisation de l’usage des compléments alimentaires enrichis constitue, à n’en point douter, une alternative pour nos pays où la malnutrition sévit à grande échelle.

Côte d’Ivoire has a strong prevalence of HIV. Actions carried out by authorities, supported by partners of development made it possible to lower the prevalence at 4,7 %. The new challenge which arises then is to improve quality of life of people living with HIV. Within the framework of competences transfer from North to South, we carried out training course in France in a unit specialized in nutritional rehabilitation of people living with HIV, for update our knowledge in order to improve care for HIV-positives, to reduce morbidity and mortality about HIV/AIDS, in Côte d’Ivoire. We carried out three months training course in a unit of Clinical Nutrition-Infectious Diseases and at AIDES-Paris (Non-Governmental Organization). This training consisted of participation in the activities of the unit, coupled to library search, in addition to interviews with activists of the fight against HIV/AIDS of the NGO. Therapeutics interventions discovered on the place of training consisted of the implementation of protocols which integrate: - evaluation of the nutritional state by the Body Mass Index (BMI); - prescription of oral nutritive supplements, of enteral or parenteral nutrition according to the severity of the denutrition; - prescription of innovating antiretroviral therapy; - setting with contribution of the Non-Governmental Organization in the treatment and care for HIV-positives. In spite of our financial resources lower in Côte d’Ivoire, than those of France, certain not very expensive interventions can fit in our therapeutic arsenal. In particular the use of Ready- To-Use Food (RTUF) and generic antiretroviral therapy, as well as stronger implication of the decision makers and active community participation. This supposes the existence, in the country, of physicians who have good knowledge about nutritional disorders during the infection of HIV/AIDS. These recommendations constitute the project to be implemented in the north-western area of the Côte d’Ivoire. On the whole, much progress was realized in 25 years of fight against HIV. Several challenges were overcome and today, the question which remains posed is the improvement of living conditions of these patients whose life expectancy is prolonged. We think that the generalization of Ready-To-Use Food (RTUF) could be an alternative for our countries where malnutrition prevails on a large scale.