Facteurs d'exposition aux apports inadéquats en iode dans la population adulte française : quels enseignements pour le Cameroun ?

Abstract

L’Europe enregistre encore des poches de déficience iodée (32%) certes modérées, mais qui restent un problème majeur de santé publique. La France est l’un des pays concernés par la question où le statut iodé de la population adulte est légèrement inadéquat. En effet, sur les 150-300 μg/j d’iode recommandés, cette frange de la population ne dispose en moyenne que de 146 μg/j dont 138 μg/j chez les femmes et 157 μg/j chez les hommes. Ainsi, l’objectif de la présente étude est d’identifier de manière différentielle, les facteurs d’exposition aux apports inadéquats en iode dans la population susmentionnée. La méthode a consisté à analyser les données de cohorte 1994-1998 SU.VI.MAX (Supplémentation en vitamines et minéraux anti-oxydants) portant sur 5079 adultes dont 58% de femmes âgées de 35-60 ans et 42% d’hommes de 45-60 ans. L’urine des 24 h a été prélevée en plus de la reconstitution tous les deux mois d’une journée de consommation alimentaire, tirée aléatoirement pour mesurer le statut en iode. Les résultats ont révélé au seuil de 5% que les facteurs d’exposition aux apports inadéquats chez les hommes, sont la région de résidence et le type d’aliments consommés. Pourtant chez les femmes, outre le type d’aliments, la catégorie socioprofessionnelle, l’indice de masse corporelle et le nombre d’enfants ont été identifiés. En guise de recommandation, le choix d’un vecteur d’iode autre que le sel dont la consommation est marginale en France (47%) est une nécessité en plus du renforcement de l’éducation et des interventions nutritionnelles. L’expérience française a servi de modèle à l’élaboration d’un protocole de recherche pour lutter contre les troubles dus à la carence iodée au Cameroun.