Développement d’une nouvelle cible d’éducation nutritionnelle pour lutter contre l’anémie ferriprive chez les femmes enceintes du Tchad

Abstract

L’objectif de ce travail est de tester si une source additionnelle de fer métallique pourrait être facilement promue à moindre coût en étant ajoutée durant la préparation des aliments afin de lutter contre l’anémie ferriprive au Tchad, chez les femmes enceintes. L’évaluation de la contribution que pourrait constituer cette source de fer, ainsi que d’autres recommandations de choix alimentaires, dans l’amélioration des apports en fer ont été faites. Outre la viande et le poisson, certains produits végétaux consommés au Tchad, tels la patate douce semblent être un excellent facilitateur de l’absorption du fer non héminique car très riche en vitamines A (1467RE/100 g), C (25 mg/100 g) et en folates (36 μg/100 g) ; elle contient en outre très peu de phytate (10 mg/100 g). Elle est suivie du manioc sec fermenté qui est une bonne source de fer (1,8 mg/100 g) et de folates (36 mg/100 g) et contient très peu de phytate (9 mg/100 g). La possibilité d’ajouter une source de fer fut étudiée par l’évaluation de l’enrichissement en fer obtenu par l’ajout d’une masse de 25 grammes d’alliage de fer ou de fer pur dans la préparation d’un plat national : le Gombo. Les résultats de l’étude montrent que la consommation de 200 g d’une sauce de gombo préparée en présence d’un alliage de fer fournira à la diète, en moyenne 2,27 mg de fer par jour soit respectivement 28,37%; 5,67% et 3,78% des besoins quotidiens en fer au cours du premier, deuxième et troisième trimestre de grossesse. Elle fournira en moyenne 5,57 mg de fer par jour soit respectivement 69,62%; 13,92% et 9,28% des besoins quotidiens en fer au cours du premier, deuxième et troisième trimestre de grossesse, lorsqu’elle est préparée en présence d’une masse de fer pur. Avec cette dernière technique, une décoloration du plat apparut. Davantage de tests sont nécessaires pour trouver la quantité et composition idéales de la masse de fer qui pourrait être utilisée. Faire la promotion d’aliments riches en fer et d’une source additionnelle de fer dans la préparation des aliments ne semble pas suffisant pour éradiquer l’anémie ferriprive durant la grossesse mais pourrait la minimiser dans ce groupe à haut risque et ce d’autant plus dans les autres groupes de la population qui ont tous des besoins en fer plus réduits.