La place des femmes dans l’industrie cinématographique en Afrique francophone, centrale et ouest 2017 – 2020. Projet : Création d’une émission radiophonique

Abstract

Notre recherche porte sur la place des réalisatrices dans l’industrie cinématographique en Afrique francophone (centrale et ouest). Nous avons constaté que les femmes réalisatrices dès les premières productions africaines étaient peu nombreuses et rencontraient des difficultés pour exercer leur métier. A partir des années 2000, nous voyons entrer dans cette industrie de plus en plus de réalisatrices. Cependant, aujourd’hui, trouver leur place est encore un défi. C’est en ce sens, que nous sommes partis de la problématique de la sousreprésentation des femmes dans ce domaine pour en comprendre les problèmes sous-jacents. Pour mener à bien notre recherche, nous avons posé son cadre, pour ensuite faire un état des lieux des dispositifs internationaux et des initiatives mises en place par les professionnels du cinéma en faveur de la promotion et l'intégration des femmes dans le secteur cinématographique en général et en Afrique francophone en particulier. Cette étude comporte également une collecte de données. Ces données prennent en compte tous les projets soumis au Fonds Images de la Francophonie entre 2017-2020. Cette analyse nous permet de faire ressortir des tendances quant au genre de projets soumis par les réalisatrices, à leur âge et à l’aide la plus sollicitée. D’autre part, nous avons interviewé dix réalisatrices afin qu’elles puissent nous faire part des difficultés qu’elles rencontrent dans leur métier. Le constat est sans appel, les principales difficultés sont relatives à la pression sociale, au harcèlement, au manque de financement etc. C’est également ce qui est ressorti des réponses à un questionnaire que nous avons administré à un panel non représentatif d’avis intéressés (étudiants du département culture de l’université Senghor, acteurs ou futurs acteurs culturels de leurs pays). Nous considérons que ces difficultés nécessitent d'être prises en considération par tous les acteurs de cette industrie. Pour sensibiliser les personnes à cette sous-représentation, nous souhaitons mettre un projet qui permettra aux femmes réalisatrices d'Afrique francophone d’avoir plus de visibilité. En ce sens, nous souhaitons créer une émission radio “ les femmes font du cinéma”. Cette émission permettra d'échanger avec des femmes cinéastes, sur leurs oeuvres, leurs projets en cours et des thèmes en lien avec les difficultés qu’elles peuvent rencontrer dans ce secteur. Nous souhaiterions proposer cette émission à deux radios émettant en Afrique francophone. Certes ce projet professionnel ne résoudra pas à lui seul cette problématique mais pourra dans une certaine mesure y contribuer.

Our research focuses on the place of women directors in the cinema industry in Francophone countries in Africa (central and west). We noted that women directors from the first African productions were few in number and encountered difficulties in exercising their profession. From the 2000s, we see more and more female directors entering this industry. However, finding their place is still a challenge today. It is in this sense that we started from the issue of the under-representation of women in this area to understand the underlying problems. To carry out our research, we set out its framework, to then take stock of the international mechanisms and initiatives put in place by professionals (of the cinema) in favor of the promotion and integration of women in the cinematographic sector in general and in Francophone countries in Africa in particular. This study includes data that consider all projects submitted to the Fonds Images de la Francophonie between 2017-2020. This analysis allows us to highlight trends in the genre of projects submitted by the directors, their age and the assistance most requested. On the other hand, we interviewed ten female directors so that they could tell us about the difficulties they face in their profession. The observation is clear, the main difficulties relate to social pressure, harassment, lack of funding etc. This is also what emerged in a questionnaire that we administered to a non-representative panel of interested opinions (students from the Culture Department – Senghor University). We consider that these difficulties need to be take in consideration by all operators in this industry. To make people aware of this under-representation, we want to set up a project that will allow female directors in Francophone countries in Africa to have more visibility. In this sense, we want to create a radio program “women make cinema”. This program will provide an opportunity to discuss with women filmmakers about their works, their current projects and themes related to the difficulties they may encounter in this sector. We would like to offer this program to two radio stations broadcasting in French-speaking Africa. Of course, this professional project will not solve this problem on its own but can contribute to it to a certain extent.