Investigations géophysiques dans la région de Loum-Minta par la méthode aeromagnetique : Implications structurales et géothermiques

Abstract

Une étude géophysique, basée sur la méthode aéromagnétique est menée dans la région de Loum-Minta au Centre-Est du Cameroun, à la marge Panafricaine de la zone de transition résultant de la collision Chaîne Panafricaine-Craton du Congo. La zone étudiée s’étend du Sud au Nord entre les latitudes 4°00’et 5°00’N et de l’Ouest à l’Est entre les longitudes 12°00’ et 13°00’E. Les données provenant des levés aéromagnétiques réalisés en 1970 par la compagnie canadienne SURVAIR pour le compte de l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI) ont été la clé de ces travaux. Cette étude a été abordée selon deux aspects qui ont pour objectifs : d’une part, de déterminer les structures géologiques et tectoniques du sous-sol de la zone étudiée, et d’autre part, d’analyser son état thermique actuel et les implications géodynamiques éventuelles sur la structure lithosphérique. L'approche méthodologique simple, basée sur la transformation des données aéromagnétique par le biais de plusieurs filtres mathématiques a permis de mettre en évidence des zones de contacts majeurs interprétés soit comme des failles, soit comme des structures intrusives. Une carte structurale interprétative issue de l’ensemble des résultats a été établie. L’analyse de cette carte souligne des linéaments connus et met en évidence de nouveaux accidents non encore cartographiés, organisés suivant les directions : E-W, ENE-WSW, NE-SW WNW-ESE et NW-SE. Les directions dominantes des linéaments ici sont E-W, ENE-WSW, NE-SW. Ces différentes directions structurales dérivent probablement de la collision entre la Chaîne Nord équatoriale et le Craton du Congo et confirment que la zone a été le théâtre de plusieurs tensions tectoniques. L’estimation des profondeurs du point de Curie issu de l’analyse spectrale 2D des données magnétiques. Il ressort de cette analyse que la zone de Loum-Minta est caractérisée par de faibles profondeurs du point de Curie, dont la moyenne est de 9,09 km. On note également un gradient géothermique et un flux de chaleur de valeurs moyennes respectives 72,24 °C/km et 180,59 mW.m-2 très au-dessus des valeurs moyennes observées au niveau de la lithosphère continentale. Ces valeurs anormales du flux de chaleur et du gradient géothermique dans la zone d’étude témoignent d’un régime thermique élevé de la lithosphère, probablement due à son rajeunissement lors de l’épisode panafricaine et à la collision continentale Chaine Panafricaine-Craton du Congo. La zone d’étude présenterait ainsi de possibles ressources géothermiques. A cet effet les résultats issus de cette étude peuvent être très importants pour une exploration géothermique.