Etude phytochimique de Vitellaria Paradoxa C. F. Gaertn (Sapotaceae), transformations chimiques et activités biologiques contre les maladies neurodégénératives et le cancer

Abstract

Les maladies neurodégénératives et les cancers sont les maladies qui causent chaque année à travers le monde, un nombre important de décès. Elles constituent avec les infections virales et les facteurs de risque un véritable problème de santé publique. Les ravages causés par ces maladies sont ressentis avec beaucoup plus d’acuité dans les pays industrialisés et les pays en voie de développement. Les statistiques cumulées pour ces maladies neurologiques sont inquiétantes. Selon Ferlay et ses collaborateurs (2004), des millions de personnes en souffrent aux Etats-Unis et plus d’un million de français sont soignés chaque année pour de telles maladies, 10 millions de cas de cancers ont été signalés avec 6,5 millions de décès en Afrique (OMS, 2018). Or, la dopamine isolée de Mucuna repens a été identifiée comme agent antineurodégénératif puissant. Tandis que le taxol isolé de l’écorce du tronc de Taxus brevifolia est actuellement l’un des agents thérapeutiques les plus utilisés en chimiothérapie anticancéreuse pour le traitement du cancer du sein, des poumons et des ovaires (Cragg et al., 2005) avec des ventes plus onéreuses. Malgré les efforts consentis par la communauté scientifique, les traitements actuels ne sont pas efficaces sur les maladies neurologiques. Le manque de sensibilisation éducative à la santé et à l’hygiène de vie, ainsi que l’accès aux soins médicaux de qualité accentuent ces fléaux. La prise en charge vise uniquement à atténuer les symptômes généralement associés pendant une période de temps, de ralentir la progression de la maladie ou de détruire les cellules corrompues. Certains pays s’apprêtent à renier au remboursement des médicaments anti-Alzheimer comme la France sur l’assurance maladie. Et si on ajoute la communauté scientifique fataliste au cours des dix dernières années, la vie des patients se réduit à quelque chose de très négligeable. Ces pathologies sont accentuées par le phénomène des chimiorésistances, multifactoriel pouvant impliquer de nombreux mécanismes cellulaires et moléculaires (Gottesman, 2002) qui suscitent la recherche de nouvelles molécules biologiquement actives tant pour le traitement de cancer que pour les maladies neurodégénératives, efficaces, de moindre coûts, relativement non toxiques s’avère indispensable et surtout avec des mécanismes d’action différents de ceux qui sont sur le marché. L’homme sait, depuis fort longtemps, que la nature est porteuse d’une richesse médicinale. Elle constitue une solution alternative. La population mondiale a tiré profit des propriétés biologiques des extraits végétaux pour se soigner (OMS, 2003). Pour inverser la tendance, une approche que nous avons appliquée dans la présente thèse consiste à faire l’étude phytochimique et pharmacologique de Vitellaria paradoxa (Sapotaceae). L’objectif général de ce travail est de procéder à l’étude phytochimique des graines, racines et écorces de tronc de Vitellaria paradoxa de la famille des Sapotaceae, à l’évaluation d’activités antineurodégénérative et cytotoxique, et entrepris quelques transformations chimiques de certains composés isolés.