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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/10204
Titre: Détermination des principaux paramètres pour le contrôle de la reproduction chez la chèvre naine (Capra hircus) de la zone de forêt humide du Cameroun
Auteur(s): Djoko Teinkam, Denis
Directeur(s): Kamtchouing, Pierre
Mots-clés: Chèvre naine
Reproduction
Progestérone
Dosage
Oestrus
Synchronisation
Cameroun
Date de publication: 2019
Editeur: Université de Yaoundé I
Résumé: Des études ont été menées pour mieux connaître et maîtriser la reproduction des caprins dans les systèmes traditionnels d’élevage des petits ruminants (moutons et chèvres) de la zone forestière du Cameroun (régions du Centre, du Sud et de l’Est). En effet, la gestion rationnelle de la reproduction y est inexistante et les contraintes à la production y sont nombreuses et peu documentées. Du fait de la forte demande nationale et sous-régionale sans cesse croissante en chèvre naine, un intérêt particulier est accordé aux efforts d’amélioration de la production et de la productivité de ces systèmes d’élevage. Dans une première phase de l’étude, une enquête a été menée auprès de 400 éleveurs de cette zone forestière pour y caractériser les systèmes traditionnels d’élevage et identifier les contraintes qui freinent les efforts d’amélioration de la production et de la productivité de ces élevages. Des études expérimentales sur les paramètres de la reproduction ont été ensuite conduites en station sur plusieurs générations de chèvres dans la région du Centre. Le dosage des niveaux de progestérone plasmatique (hormone de la gestation par excellence) dans le sang jugulaire des chèvres prélevé à plusieurs stades de leur vie reproductive (au sevrage à 3 mois, chez la chevrette de moins d’un an, avant et pendant la mise en reproduction, au cours de la gestation, après la mise bas) a permis de déterminer les principaux paramètres reproductifs de la chèvre naine. Les paramètres principaux déterminés sont les suivants : l’âge à la puberté, caractéristiques de l’oestrus, de l’anoestrus, des cycles oestriens (normal et court), de la gestation (simple et multiple), l’intervalle de mise bas. De même, les conditions requises localement pour l’induction et la synchronisation naturelles de l’oestrus chez la chèvre naine ont été déterminées. Enfin, l’effet de la disponibilité alimentaire sur la variation saisonnière de l’activité reproductrice chez la chèvre a été déterminé. Les résultats d’enquête ont révélé que dans les systèmes traditionnels d’élevage de caprins, il existe un troupeau villageois unique constitué de groupes d’animaux dans lesquels mâles et femelles de tous âges sont ensemble. Ce troupeau se constitue spontanément et progressivement chaque jour et se disloque en petits groupes à l’occasion, en fin de journée. Il ne bénéficie d’aucun suivi et se déplace à longueur de journée (divagation). Sans contrôle sanitaire, il est sous la menace permanente des épizooties saisonnières de Peste des Petits Ruminants (PPR), des morsures de serpents, de divers prédateurs et autres fléaux environnementaux. Sans habitat approprié, il est exposé à des vols fréquents. Les précisions et informations sur les paramètres de production et de reproduction sur ce troupeau sont approximatives. La lutte y est en monte libre et la prolificité est très grande. Les naissances se regroupent autour de deux pics (mars-juin et octobre-janvier) au cours de l’année. La mortalité est forte, surtout chez les petits de moins d’un an (>30%) et les cas d’avortement sont fréquents, surtout en saison sèche, du fait de la faible disponibilité alimentaire et de la toxicité de certains aliments consommés dans la nature. Par ailleurs, le problème de consanguinité ne se pose pas du fait du renouvellement fréquent des mâles dans le troupeau. Les contraintes majeures outre la PPR et les parasitoses, sont la mauvaise conduite de l’élevage et l’absence de contrôle de la reproduction (monte libre). Les résultats des études expérimentales en station ont permis quant à elles de décrire et caractériser les cycles sexuels chez la chèvre naine, d’en déterminer la durée (20 ± 1 jours), les différentes phases et les caractéristiques propres, et de dégager les spécificités par rapport à la reproduction chez le mouton. L’âge et le poids moyens à la puberté femelle ont été déterminés et les valeurs précisées (10 ± 1,4 mois et 13,1 ± 0,6 kg, respectivement). Les profils hormonaux (progestérone plasmatique) à différents stades physiologiques ont été établis. Ils ont permis de déterminer les caractéristiques de l’oestrus (durée moyenne 2,57 ± 0,49 jours), de l’anoestrus post-partum (durée moyenne ≥ 60 jours), de l’intervalle moyen de mise bas (≥ 7 mois), de la durée de gestation (145 ± 2 jours en moyenne). Quelques paramètres qui caractérisent la gémellarité ont été mis en évidence (niveau progestérone plasmatique (P4) >13 ng/ml entre les 20ème et 140ème jours de gestation ; toute variation pondérale ≥1,5 kg sur une période de 30 jours consécutifs au cours des 2 premiers mois de gestation). Un poids seuil (12 kg) a été défini pour l’activité ovarienne, quel que soit l’âge. Les conditions requises pour l’induction, et la synchronisation de l’oestrus par effet mâle ont été précisées (isolement strict des femelles des mâles, puis réintroduction des mâles après une période minimale de trois semaines, avec un ratio mâle/femelle ≥ 5-10%). Il a été montré que l’amélioration de la disponibité alimentaire dans un troupeau laissé en monte libre au cours de l’année, permettait d’avoir trois périodes de mises bas au cours de l’année (décembre-février, mars-mai et septembre-novembre) au lieu des deux observés en mileu traditionnel non contrôlé. Enfin, des conseils pratiques pour une gestion rationnelle des élevages en vue de leur plus grande compétitivité ont été formulés. Il est ainsi recommandé d’aménager des habitats bien sécurisés (bergerie), de ne mettre la chevrette en reproduction qu’à partir de 12 mois d’âge, ou lorsqu’elle a atteint un poids vif minimum de 13 kg. La mise en reproduction doit par ailleurs être effectuée en fonction de la disponibilité alimentaire évaluée cinq mois avant la mise en lutte. Le suivi pondéral et la note d’état corporel doivent être mensuels, afin de pouvoir déterminer le type de gestation (simple ou multiple) et ajuster les besoins alimentaires de la chèvre gestante selon le type de gestation.
Pagination / Nombre de pages: 186
URI/URL: https://hdl.handle.net/20.500.12177/10204
Collection(s) :Thèses soutenues

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