Mise en évidence des relations entre déformations tectoniques et minéralisations aurifères à l'aide de la méthode audiomagnétotellurique (AMT) dans les régions de Garga Sarali - Ndokayo, Est Cameroun

Abstract

De nouvelles informations géologiques, structurales et minières ont été mises en évidence dans la zone fortement latéritique couvrant les localités de Garga Sarali et Bétaré-Oya à travers une méthodologie de prospection multidisciplinaire à travers une cartographie prédictive qui consiste à travers les outils SIG de corréler plusieurs résultats afin de définir des zones ayant un intérêt métallogénique. Notamment, une étude des images satellites pour ressortir l’ensemble des linéaments et leur orientation, une cartographie géologique avec la collecte des teneurs en or (Au) sur les sites d’exploitation et enfin une prospection géophysique des formations profondes par la méthode audiomagnétotellurique (AMT). L’appareillage utilisé est un récepteur de marque STRATAGEM EH4 du constructeur Géometrics, dont les fréquences vont de 20Hz à 50000Hz. Des précautions ont été prises pour minimiser les incertitudes dans la prise de mesure issues des 16 stations AMT le long de 03 profils, recoupant les formations du domaine de l’Adamaoua Yadé (ADY) auquel appartient la zone d’étude. L’interprétation des données s’est faite grâce à des programmes et logiciels appropriés (Arc GIS 10.3, Rock Works 15, IPI2WIN-MT, Resistivity Plotter 1.2) et l’analyse des tests de dimensionnalité ont démontré que les structures sont de dimension 2D à 3D. La lithologie de la zone est constituée de formations sédimentaires, d’intrusions granitiques, de gneiss plus ou moins migmatites, de schistes et d’enclaves. La cartographie géologique et minière de la zone d’étude a permis d’identifier 126 sites aurifères de teneur moyenne de l’ordre de 1,54 g/t après lavage à la bâtée. L’analyse et l’interprétation des images satellites de type LANDSAT OLI 8 du 1er février 2019 ont permis d’individualiser 1149 structures linéaires regroupées en huit (08) classes suivant les principales directions de la rosace de direction. La géométrie des structures linéaires confirme la présence d’un système de fractures de type Riedel marqué par des cisaillements dextre et senestre. L’analyse et l’interprétation des données AMT démontrent l’hétérogénéité lithostratigraphique en profondeur de la zone marquée par les formes irrégulières des formations géoélectriques et la présence à des profondeurs de plus de 1000 mètres de formations tant résistives que conductives. Cette hétérogénéité renseignerait sur le prolongement du chevauchement du Panafricain sur le Craton du Congo au-delà du parallèle 04°N latitude. Des discontinuités électriques assimilables à des failles ont été identifiées. Notamment, au niveau de la station Nd4 du profil Ndokayo et au niveau des stations GS4 et GS6 du profil Garga Sarali. La corrélation ainsi faite a permis d’établir la présence d’un réseau de nouvelles failles profondes au-delà 400 mètres au niveau de Garga Sarali et à environ 800 mètres au niveau de Ndokayo, orienté NE-SW et qui peut être interprété comme étant les prolongements de la faille de la Sanaga. La corrélation de tous les résultats de la présente étude a permis d’identifier quatre (04) prospects des zones prédictives marquées par des teneurs aurifères assez considérables. Ces zones qui correspondent aux intersections de fractures métallogènes représentées par les cours d’eau Lom, Guingé, Sara qui sont les signatures de fractures profondes et métallotectes qui sont des structures pièges à métaux. Il peut être établi que dans le corridor Garga-Sarali – Bétaré Oya, les minéralisations aurifères observées et faisant l’objet de l’intense activité d’exploitation artisanale sont contrôlées par des structures géologiques qui sont les marqueurs d’une déformation intense reconnue aux évènements panafricains ayant affectées les formations du domaine de l’Adamaoua – Yadé (ADY).