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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/10263
Titre: Antiibiiorésiistance et riisque saniitaiire lliié à lla bactériie Pseudomonas aerugiinosa iisollée de quellques systèmes aquatiiques dans lles viilllles de Doualla et Yaoundé (Cameroun)
Auteur(s): Eheth, Jean Samuel
Directeur(s): Nola, Moïse
Mots-clés: Résistance aux antibiotiques
P. aeruginosa
Eaux souterraines,
Effluents hospitaliers
Facteurs abiotiques,
Risque sanitaire
Date de publication: 2021
Editeur: Université de Yaoundé I
Résumé: Les données sur la résistance aux antibiotiques des bactéries isolées des environnements aquatiques au Cameroun sont rares. Cette résistance accroit pourtant les risques de morbidité et de mortalité lors d’une infection d’origine hydrique puisque les possibilités thérapeutiques sont diminuées. Le but de ce travail est de contribuer à l’élaboration des outils de gestion des risques liés à la présence de la bactérie Pseudomonas aeruginosa résistante dans les eaux souterraines de deux zones urbaines, Douala et Yaoundé. Dans chaque ville, 14 puits à usage public et 2 effluents hospitaliers ont été étudiés. Les analyses ont porté sur l’isolement et le dénombrement des cellules de P. aeruginosa par la méthode de filtration, la résistance aux antibiotiques de P. aeruginosa par la méthode de Kirby Bauer, et l’examen de quelques facteurs abiotiques du milieu (facteurs physicochimiques, hydrologiques et météorologiques). Le test MANOVA a permis d’hiérarchiser l’impact des facteurs abiotiques sur les variations des abondances cellulaires. Il apparaît que les eaux souterraines de Douala et Yaoundé ont été légèrement acides (pH<7). Leur conductivité électrique maximale a fluctué autour de 500 μS/cm à Douala et de 700μS/cm à Yaoundé. Ce qui traduit un degré de minéralisation moyen des eaux souterraines. L’oxygénation de ces eaux n’a pas dépassé 6,5 mg/L en moyenne. Leurs charges en matières organiques (2,9 à 7,2 mg/L) ont été supérieures à celles souvent rencontrées dans les milieux oligotrophes. Le dénombrement des bactéries a révélé des variations mensuelles des abondances cellulaires allant de 1 à 218 UFC/100 mL, et de 1 à 210 UFC/100 mL, respectivement dans les puits de Douala et de Yaoundé. En considérant ces abondances cellulaires, le risque sanitaire lié à P. aeruginosa serait plus élevé lors d’une contamination par voie cutanée que lors d’une contamination par voie orale, qui requiert des abondances plus élevées d’environ 1010 UFC. Toutefois, du fait des fluctuations temporelles des densités cellulaires observées dans les puits, ce risque sanitaire a été non permanent. Ces fluctuations ont été impactées principalement par la conductivité électrique, le CO2 et l’O2 dissous. Les souches de P. aeruginosa isolées des puits ont exprimé dans l’ensemble des résistances aux antibiotiques vis-à-vis desquels elles sont normalement sensibles. C’est le cas de l’ofloxacine (30% ; n = 312), pipéracilline (22% ; n = 312), ticarcilline (15,84% ; n = 312), ceftazidime (14,15% ; n = 311) et de la gentamicine (11,22% ; n = 311). L’émergence de ces souches résistantes est préoccupante en raison d’une réduction significative des options thérapeutiques en cas d’infection hydrique. Afin de déterminer l’origine de ces résistances, les puits ont été répartis en puits proches des hôpitaux (PPH) et en puits excentrés des hôpitaux (PEH). De même la sensibilité aux antibiotiques des souches de P. aeruginosa isolées des effluents hospitaliers a été évalué dans les deux villes. Le test de regression multiple a été appliqué pour déterminer le pourcentage de variance des diamètres d’inhibition des antibiotiques expliqué par les facteurs physicochimiques des eaux de puits. Il en ressort que dans les effluents hospitaliers des deux villes, des prévalences de résistance supérieures à 50% ont été obtenues avec la ticarcilline, ofloxacine, céfépime, pipéracilline, ticarcilline/clavulanate, amikacine et la gentamicine. L’index de la multirésistance MRA (établie sur une échelle de 0 à 1) a varié de 0,57 à 0,74 et de 0,74 à 0,83 respectivement à Yaoundé et à Douala. Dans les PPH, l’index MRA a oscillé entre 0,47 et 0,68 et entre 0,48 et 0,79 à Yaoundé et à Douala respectivement. Les valeurs ont été plus faibles dans les PEH, soit de 0,1 à 0,47 à Yaoundé et de 0,2 à 0,48 à Douala. La comparaison des prévalences des souches résistantes a montré des niveaux de résistance significativement plus élevés dans les PPH par rapport aux PEH. Ceci s’expliquerait par la vulnérabilité des PPH aux effluents hospitaliers qui sont chargés en bactéries résistantes. Dans les puits des deux villes, moins de 5% des résistances ont été expliquées par les variations des facteurs abiotiques du milieu. Cette faible relation serait en effet liée aux magnitudes des facteurs abiotiques, qui seraient moins stressantes pour P. aeruginosa et affecteraient faiblement sa sensibilité aux antibiotiques. Elle expliquerait aussi en partie les faibles prévalences des résistances observées dans les PEH. Seul le pH acide a exercé un impact significatif sur les résistances. Ceci serait en rapport avec le stress acide que ce paramètre génère dans les eaux souterraines. Il ressort de cette étude que les eaux souterraines de Douala et Yaoundé sont contaminées par P. aeruginosa résistant aux antibiotiques. A travers la consommation de ces eaux, la résistance peut être transférée aux populations ainsi qu’aux animaux. En plus du contrôle du bon usage des antibiotiques en milieu hospitalier, le contrôle de l’acidification des eaux est préconisé pour la surveillance et la limitation des résistances dans les eaux naturelles.
Pagination / Nombre de pages: 186 p.
URI/URL: https://hdl.handle.net/20.500.12177/10263
Collection(s) :Thèses soutenues

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