“Alternative facts” as the crises of the republic according to Hannah Arendt in the post-truth era: a phenomenological-hermeneutic approach

Abstract

En période de propagation universelle de fake news et de mensonges, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. Les confrontations en politique conduisent à la méfiance, aux manipulations délibérées des faits et aux luttes pour le pouvoir, et se transforment même en excuse pour l'exploitation et l'oppression. Ces situations désastreuses en politique sont ses présentations déformées, qui occultent le fait que l'existence de la politique est de faciliter le bien-être universel et de promouvoir le bien commun au-delà des différences culturelles, linguistiques, raciales, tribales, religieuses et idéologiques. En 2016, le dictionnaire d'Oxford a déclaré la post-vérité comme le mot de l'année tandis qu'en 2017, l'administration Trump a promu le mot "Alternative Facts", attisant ainsi les débats déjà existants autour de la nature de la vérité. Pourtant, nous ne devons pas conclure que la vérité n'a plus d'importance dans la politique sombre et dégénérée et le constructionnisme social. Il est désormais urgent de se préoccuper de plus en plus et de plus en plus de la promotion et de la protection de la vérité sur tous les fronts. En fait, aucune autre période de l'histoire humaine n'a été aussi liée à la quête de la vérité que le XXIe siècle. Toute analyse des « faits alternatifs » serait incomplète sans une lecture du magnifique essai de Hannah Arendt, « Vérité et politique » de 1967. Arendt, dans cet essai, examine attentivement la relation entre la vérité et la politique et fait quelques observations qui nous enseignent que «Alternative Facts» n'est qu'un aspect de ce plus grand défi de concilier vérité et politique. Toute notre entreprise est provoquée par la propagation écrasante de fausses nouvelles, de mensonges et de la volonté incontrôlable des politiciens d'ancrer toute leur trajectoire politique sur des mensonges racontant au gré de leurs caprices. Ce mépris pur et simple de la vérité, du bien commun, des droits de l'homme génère des conflits. Le cycle de violence qui s'est récemment perpétré dans diverses parties de l'Afrique en témoigne. Nous souhaitons, dans cet ouvrage, montrer que le pouvoir politique, s'il est bien utilisé, associé à la moralité et à la vertu, pourrait engendrer le redressement de la société, facilitant ainsi le bien-être universel et le bonheur du peuple, comme cause idéale de la politique. Pour amener notre objectif à une conclusion logique, l'approche Phénoménologique-Herméneutique est utilisée pour enquêter sur la question : comment le pouvoir politique peut-il être utilisé correctement afin de provoquer la rectification de la société et de faciliter le bien-être universel du peuple en tant que cause idéale de la politique ? Nous respecterons la structure méthodologique de trois parties dont chacune constitue trois chapitres : la première partie constitue la considération d'Arendt sur la vérité et la politique dont elle conclut qu'elles sont deux réalités phénoménologiques inséparables de l'existence humaine ; la deuxième partie suit logiquement avec une attention particulière sur la notion de « faits alternatifs » en tant que guerre moderne contre la vérité en politique à l'ère de la post-vérité ; la troisième partie recommande qu'un réengagement envers la vérité en tant que valeur éthique fondamentale dans le discours politique contemporain soit un impératif catégorique ; une obligation morale inconditionnelle. Avec tout cela, nous réalisons qu'Hannah Arendt est la philosophe de notre temps avec une pertinence considérable.