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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/10432
Titre: Utilisation des champignons entomopathogènes et des pièges à phéromones dans la lutte contre Sahlbergella singularis Haglund, 1895 (Hemiptera : Miridae), bio-agresseur du cacaoyer au Cameroun
Auteur(s): Mahot, Hermine Claudine
Directeur(s): Hanna, Rachid
Bilong Bilong, Charles Félix
Mots-clés: Cacaoyer
Sahlbergella singularis
Beauveria bassiana
Metarhizium anisopliae
Lutte biologique
Pathogénicité
Optimisation
Pièges à phéromones
Couleur
Date de publication: 2019
Editeur: Université de Yaoundé I
Résumé: Le cacao fait partie des produits qui font vivre plus de 3 millions de personnes au Cameroun. Malgré l’objectif gouvernemental qui vise 600.000 tonnes de fèves de cacao par an à l’horizon 2020, la production cacaoyère reste faible en raison de la pression des maladies et des ravageurs. Dans l’entomofaune nuisible associée au cacaoyer, les hémiptères et précisément les Miridae constituent le groupe d’insectes le plus préjudiciable. De nos jours, la recherche des alternatives à la lutte chimique contre les mirides est un challenge. Les champignons Beauveria bassiana et Metarhizium anisopliae et les pièges à phéromones suscitent de plus en plus d’espoirs et constituent des issues importantes en lutte biologique et en lutte semiochimique. Ce travail a évalué le pouvoir insecticide des isolats de B. bassiana et de M. anisopliae vis-à-vis de Sahlbergella singularis dans le but de mettre au point et sélectionner des formulations de biopesticides. Il a essentiellement évalué l’attractivité des pièges de differentes couleurs, appâtés aux phéromones, vis-à-vis de S. singularis et déterminé l’impact de ces pièges à phéromones sur sa densité et ses dégâts en milieu réel. Les isolats de Beauveria bassiana et Metarhizium anisopliae testés avec la méthode par immersion et celle par ingestion ont montré un potentiel insecticide intéressant au laboratoire contre les larves de S. singularis. Ils ont causé des mortalités pouvant atteindre des taux de 100%. Les épreuves biologiques ont permis de retenir quatre des six isolats fongiques sur la base des concentrations létales 50 (CL50) ; des temps létaux 50 (TL50) et 90 (TL90) et deux isolats BIITAC6.2.2 et MIITAC11.3.4, après le test de transmission horizontale. Les paramètres croissance végétative, sporulation, germination et biomasse fongiques ont démontré que le glycérol, l’huile de soja, l’huile de palme raffinée et l’huile de coton ont une bonne compatibilité avec les souches de champignons selectionnées. Ces mêmes paramètres ont servi à sélectionner la formulation de type Emulsion Inverse (EI), qui a mieux conservé la viabilité des spores de B. bassiana et de M. anisopliae pendant 18 semaines d’une part et, d’autre part, la température de 25oC qui est la plus favorable à la conservation des formulations. Les toxicités des conidies de B. bassiana et de M. anisopliae formulées en laboratoire avec l’huile de soja et avec l’huile de palme raffinée ont été avérées avec des taux moyens de mortalité des mirides compris entre 76% et 84%. L’espèce B. bassiana a montré un effect insecticide relativement plus élevé que M. anisopliae; la pathogénicité de ses conidies formulées a indiqué, en cacaoyère, une efficacité certaine. Ainsi, l’insecticide de B. bassiana formulé à base d’huile de soja a significativement réduit les populations de mirides comparé au témoin. Cette réduction a atteint un taux de 100% au bout du trente-sixième jour d’essai. La viabilité des conidies de B. bassiana sur les feuilles de cacaoyer se maintient et ne se perd considérablement qu’après un mois post-application, soit une perte de 72% au bout de deux mois. La persistance de l’activité insecticide de B. bassiana sur les cabosses de cacaoyer, au bout de deux mois post-application, a été induite malgré les conditions abiotiques. Le type de formulation influence l’efficacité du champignon comme agent de biocontrôle, sa facilité d'application et sa durée de conservation. Ces atouts, à prendre en compte dans la mise au point d’une formulation fongique, sont importants dans une stratégie phytosanitaire de contrôle de populations des insectes ravageurs. Parallèlement à l’investigation d’une stratégie de lutte biologique par ces champignons, l’optimisation de l’utilisation des pièges par l’intégration du paramètre « couleurs » a été menée à Ayos et à Konye. D'après les réactions comportementales des mirides, toutes les couleurs de pièges utilisées ont été attractives avec une préférence pour le piège vert. La préférence pour les pièges verts s’est expliquée par le mimétisme de la couleur du matériel végétal. En tout, 4191 mirides ont été échantillonnés dans les deux localités d’étude soit 3826 dans les parcelles avec pièges et 368 dans les parcelles sans pièges (témoin). Les profils des courbes de pluviométrie, de température et d’humidité relative n’ont pas toujours coïncidé avec celui de la dynamique de population de S. singularis qui n’a pas trouvé une explication directe par ces facteurs abiotiques. Ces derniers semblent influencer plutôt l’état physiologique du cacaoyer qui, à son tour, détermine la dynamique spatio-temporelle de S. singularis dans les plantations cacaoyères. La prévalence des dégâts sur la plante hôte (cabosses) dus à S. singularis a été moins élevée dans les parcelles avec pièges (essai) comparées aux parcelles témoins. Dans la localité d’Ayos, le taux moyen de cabosses affectées a été de 1,7 % dans les parcelles essais contre 3,6% dans les témoins tandis qu’à Konye, il a été de 1,3 % contre 5,5% respectivement. La sévérité des dégâts de S. singularis chez la plante hôte (cabosses) dans les parcelles témoins a été plus importante que celle dans les parcelles essais, soit 1,06% et 0,53% à Ayos contre 1,63% et 0,42% à Konye respectivement. Les niveaux élevés de prévalence des dégâts et de sévérité dans les parcelles témoins comparées aux parcelles traitées suggèrent que l’utilisation du piégeage réduit les dommages causés par les mirides sur les cabosses bien que le niveau de captures de S. singularis mâles dans les pièges appâtés, n'a pas montré une réduction considérable des dégâts sur les cabosses de cacaoyer.
Pagination / Nombre de pages: 186 p.
URI/URL: https://hdl.handle.net/20.500.12177/10432
Collection(s) :Thèses soutenues

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