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Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/10874
Titre: Analyse du risque entomologique d’émergence des épidémies massives d’arboviroses (dengue, chikungunya et Zika) au Cameroun
Auteur(s): Tedjou Nouboudem, Armel
Directeur(s): Njiokou, Flobert
Wondji, Charles Sinclair
Mots-clés: Arboviroses
Aedes albopictus
Aedes aegypti
Ecologie larvaire
Rôle épidémiologique
Diversité génétique
Date de publication: 8-déc-2022
Editeur: Université de Yaoundé I
Résumé: La dengue, le chikungunya et le Zika représentent des problèmes majeurs de santé publique dans plusieurs parties du monde. Les virus responsables de ces maladies sont transmis par une piqûre infectée de femelle du genre Aedes dont les espèces Aedes albopictus et Aedes aegypti sont les vecteurs majeurs. Au Cameroun, Ae. aegypti est une espèce indigène tandis qu’Ae. albopictus est d’introduction récente et dont les conséquences restent encore sous-évaluées. En absence d’un vaccin et d’un traitement efficaces contre ces maladies, le contrôle repose essentiellement sur la lutte antivectorielle qui nécessite une bonne connaissance de la bio-écologie des vecteurs. C’est dans ce contexte que notre étude vise à actualiser la distribution géographique au Cameroun, évaluer l’écologie larvaire, le niveau de colonisation dans la ville de Yaoundé, le rôle épidémiologique, ainsi que la diversité génétique des principaux vecteurs : Ae. aegypti et Ae. albopictus. Pour ce faire, les stades immatures d’Ae. aegypti et Ae. albopictus ont été collectés dans 28 localités pour évaluer leur distribution à l’échelle du pays. Le niveau de colonisation et l’écologie larvaire de ces deux espèces ont été évalués dans 30 quartiers de la ville de Yaoundé en utilisant un plan de sondage aléatoire en grappes. Les indices entomologiques ont été calculés pour évaluer le risque entomologique. La détermination de l’infection naturelle des deux espèces collectées à Yaoundé par les virus DENV, CHIKV et ZIKV a été effectuée par PCR quantitative en temps réel. L’origine de repas de sang a été déterminée par séquençage du gène cytochrome oxydase afin d’identifier les hôtes potentiels. La diversité génétique des échantillons d’Ae. albopictus de 17 localités et d’Ae. aegypti de 9 localités a été évaluée par l’analyse du gène mitochondrial cytochrome oxydase sous-unité 1 (mtCOI) et des gènes immunitaires DOME et PIAS. L’évaluation de la distribution géographique a permis de collecter 30381 adultes d’Aedes spp. dont 69,28% étaient des Ae. albopictus et 30,72% des Ae. aegypti. Aedes aegypti est présente dans toutes les localités prospectées tandis qu’Ae. albopictus a une distribution limitée à la partie Sud du pays en deçà de la latitude 6,4°N, suggérant une limitation climatique à l’invasion de la partie septentrionale par cette espèce. L’étude de l’écologie larvaire dans la ville de Yaoundé a montré des niveaux de colonisation élevés pour les deux espèces, avec une prédominance d’Ae. albopictus dans les quartiers centraux et périphériques qui confirme l’avantage compétitif de cette espèce sur l’espèce indigène. Aedes aegypti a persisté dans les quartiers centraux à forte densité de bâti et dans les zones rurales. Les deux espèces se développent principalement dans les pneus usagés et les récipients abandonnés associés à la présence de débris végétaux dans le gîte. Les indices Stégomyiens élevés montrent l’existence d’un risque potentiel d’émergence des épidémies d’arboviroses dans la ville de Yaoundé. A Yaoundé, Aucun spécimen d’Ae. aegypti ni d’Ae. albopictus n’a été trouvé infecté par les virus DENV, CHIKV et ZIKV et les femelles des deux vecteurs sont essentiellement anthropophages ; ce qui confirme le caractère anthropophage d’Aedes spp.. D’autres spécimens d’Ae. albopictus se sont gorgés sur un singe (Papio anubis) et sur une chauve-souris ; ce qui confirme le caractère trophique opportuniste de cette espèce. Cette observation met en évidence le risque d’émergence de nouvelles infections virales chez l’homme. L’analyse du gène mtCOI des populations d’Ae. albopictus a révélé un faible polymorphisme à cinq haplotypes, l’haplotype 1 étant majoritaire. Ceci confirme une introduction récente de cette espèce au Cameroun à partir d’une population ancestrale. Les analyses des gènes DOME et PIAS des populations d’Ae. aegypti ont révélé un polymorphisme élevé avec 28 et 21 haplotypes respectivement, indiquant une grande variabilité de ces populations. Tous les indices de Tajima, de Fu et de Fu et Li ont été négatifs pour les deux gènes et suggèrent l’existence d’un excès d’allèles rares au sein de la population. Ce travail fournit des données importantes pour la mise en place d’un programme de surveillance des vecteurs d’arbovirus, responsables de potentielles épidémies à travers le pays.
Pagination / Nombre de pages: 237
URI/URL: https://hdl.handle.net/20.500.12177/10874
Collection(s) :Thèses soutenues

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