Des fondements biologiques de la nature humaine : une analyse heuristique de l’approche scientifique de l’humain

Abstract

L’idée de la nature humaine, telle que nous la concevons aujourd’hui, a subi des modifications profondes tout au long de l’histoire. Pendant que la métaphysique classique conçoit l’homme comme un être possédant une nature divine inviolable et inaliénable, c’est-à- dire un être ayant une entité immatérielle opposée et supérieure à la matière, l’approche scientifique du sujet quant à elle permet de découvrir des fondements biologiques de l’humain. Cette conception marque une rupture épistémologique par rapport à la définition de la nature humaine. Malgré cette rupture épistémologique initiée par Copernic, on trouve encore quelques néoplatoniciens qui continuent de porter la conception métaphysique et spiritualiste du sujet. Avec le renforcement des discours scientifiques par les prouesses de la biotechnologie, ce discours qui donne la primauté à l’âme ou à l’esprit par rapport au corps devient inopérant. Il voit ainsi son autorité remise en question. Aujourd’hui, les discours scientifiques permettent de comprendre que le corps ou la matière renferme des informations sans lesquelles l’être humain ne serait qu’un animal parmi tant d’autres. Comme on peut le savoir, l’humain se comprend et s’explique mieux au travers des discours biologique, neurologique et techno biomédicaux. Mais cela ne signifie pas que les dispositions biologiques nous permettent de savoir jusqu’où l’homme peut aller dans la pensée. Ce qu’il faut savoir, c’est que la plasticité neuronale ouvre à des possibilités infiniment extensibles. La conception biologique est ce qui justifie le caractère plastique de l’humain et c’est cette conception qui nous ouvre aux biotechnologies ou à la techno bio médecine. La science est un potentiel cognitif que l’homme doit exploiter en vue d’élaborer des lois indispensables à la compréhension d’une nature humaine constamment modifiable en fonction de l’environnement et de la culture.