Les rites de fécondité et de virilité chez les Bǝti du Sud-Cameroun de 1840 à 2020.

Abstract

La présente thèse est consacrée à l’étude de la contingence culturelle de la place et de la prégnance des rites de fécondité et de virilité chez les Bǝti du Sud-Cameroun. Ces rites concourent à la restauration de l’épanouissement (mvoè) des populations pour établir l’équilibre social. Malheureusement, nombre de rites furent proscrits durant la période d’occupation européenne au Cameroun, parce que taxés d’éléments fétichistes, barbares et de pratiques païennes. Suite à ce qui prévaut, les rites ont fait place à un certain nombre d’agents de substitution tel le christianisme, l’école et la médecine occidentale ou conventionnelle. Considérant que les rites en général font partie intégrante de l’ordre des médecines ancestrales et tradispirituelles. Ils s’alignent depuis 1978 au cours de la Déclaration d’Alma-Ata, dans le secteur de la médecine alternative ou Médecine Traditionnelle Africaine (MTA). Il revient d’émettre la question de savoir quelle fut la perception des rites de virilité et de fécondité par les Bǝti depuis leur installation (1840) au Sud-Cameroun actuel ? La thèse présente son projet en termes de problématique et de méthodologie, au travers d’un processus de collecte de données, par entretiens, lecture des documents écrits apportant des réponses. Un traitement des données recueillies (analytique, comparatif, qualitatif et quantitatif) selon une étude participante. Conduisant à adopter la prééminence et la prégnance des rites y afférents, d’où la contingence culturelle de la désirabilité et de la faisabilité certaines de se lancer dans la vulgarisation desdits rites, véritable patrimoine immatériel. Il s’agit de montrer dans cette étude que la prégnance des rites de fécondité et de virilité de par leur célébration liturgique, assurent aux couples infertiles une santé efficiente de la procréation et une affirmation de la masculinité et de la mâlité (hommes). Malgré la richesse du plateau technique des médecines étrangères, les populations ont toujours eu recours à la MTA, car celle-ci occupe une place de choix en socioculture Bǝti. Une analyse théorique des principaux concepts dans le domaine de la pratique des rites de fécondité et de virilité, permet de mettre en évidence le cadre conceptuel adapté à l’étude de la prégnance desdits rites. En effet, ces derniers proposent une approche intégrant les différents niveaux d’analyse de la dimension de ces rites dans un cadre tout d’abord restreint et une interculturalité ensuite, traduisant leur ouverture à tous les peuples. À l’issue d’une telle résurgence, il est possible de mettre en lumière l’aspect identitaire qui en résulte. La présente recherche suggère aux acteurs pratiquants et décideurs que l’intention de la promotion et de la revalorisation des rites peut être universelle. En revanche, cette action est investie au travers des caractéristiques culturelles spécifiques, d’où l’imbrication de l’identité culturelle Bǝti et de la culture camerounaise de par la pérennisation de l’ensemble des savoirs faire endogènes.