L’homme et le temps : la perspective nietzschéenne.

Abstract

Parmi les philosophies centrées sur le principe d’historicité de l’homme, celle de Nietzsche semble être l’une des plus fondatrices d’une nature humaine se révélant exclusivement dans le temps. Il s’agit d’une philosophie en rupture avec le réductionnisme métaphysique et le providentialisme religieux. Le temps a fait de la philosophe de Nietzsche, une philosophie déconstructrice des idoles, une philosophie de démolition de toutes les formes de hiérarchie aliénante, une philosophie d’éviction de la religiosité traditionnelle au profit du culte de la terre avec ses corolaires. Il s’agit d’une philosophie du devenir, c’est-à-dire celle où le temps est soumis à l’homme ; c’est aussi celle qui manifeste la volonté de définir l’homme comme un « pont », une « transition », une « perdition », en ce sens qu’il est, selon Nietzsche, un être inachevé, un être en devenir, car le devenir est une modalité du temps. Le problème du temps dans la philosophie de Nietzsche réside dans la volonté du vouloir-du-sujet. Vouloir que l’instant se répète, c’est vouloir transformer tout cas particulier en nécessité. Le temps exprime le besoin factuel de l’homme dans son environnement. Si l’existence humaine est temporelle, alors le temps est la puissance législatrice dans la vie humaine. Ainsi, la lecture du temps dans la philosophie de Nietzsche s’enracine dans le fatum incluant l’amor fati (amour de la vie) ; le dépassement de soi incluant la création avec le déicide ; l’histoire incluant l’oubli ; l’éducation répondant au devenir de soi de l’humain ; la doctrine de « l’éternel retour » incluant le devenir, et bien entendu, celle de la volonté de puissance incluant la philosophie de la vie.