L’économie verte dans la planification du développement local : cas de la commune d’Endom (Centre-Cameroun).

Abstract

Pour mieux gérer les ressources naturelles et améliorer les conditions de vie des populations, la communauté internationale a adopté l’économie verte comme stratégie de mise en œuvre du développement durable. Cependant, malgré l’engagement du Cameroun à s’arrimer à cette mouvance internationale, il s’observe une marginalisation de l’économie verte dans la planification du développement local, notamment dans la commune d’Endom, en dépit de ses potentialités naturelles. Suite à ce constat, notre recherche poursuit l’objectif global de contribuer à l’implémentation de l’économie verte dans le processus du développement local d’Endom. De ce fait, l’hypothèse principale est formulée de la manière suivante : « La faible considération de l’économie verte dans la planification du développement local se comprend au travers de l’appropriation limitée des politiques de l’économie verte et les possibilités qu’elle apporte au processus de développement de la commune d’Endom ». Vérifier l’hypothèse principale a nécessité la mobilisation de deux théories. La théorie dynamiste de Georges BALANDIER qui, a permis d’observer les dynamiques qui s’opèrent autour de l’adoption du modèle de l’économie verte au niveau local. L’analyse stratégique de Michel CROZIER et FRIEDBERG qui a favorisé l’analyse du rôle de chaque catégorie d’acteurs dans la planification du développement local. Pour réaliser cette recherche 150 documents ont été consultés et une enquête de terrain a été réalisée sur la base de l’observation directe et de 21 entretiens semi-directifs. L’analyse des informations collectées s’est faite à partir de l’analyse de contenu et de la méthode du tri à plat. Ce travail a permis d’aboutir à trois principaux résultats : premièrement, la commune d’Endom dispose d’une grande forêt de 62000 ha, de deux fleuves (le Nyong et la Lobo), d’un climat équatorial de type guinéen favorable à la valorisation des EnR, des terres fertiles favorables à l’agriculture biologique et des sites touristiques tels que le Mont Mbal, la forêt des lianes, les rives de Nkolse pour le développement de l’écotourisme. Deuxièmement, deux grands types d’obstacles favorisent la marginalisation de l’économie verte, à savoir : les obstacles généraux et les obstacles spécifiques. Pour ce qui est des obstacles généraux, ils se subdivisent en deux grands types : les obstacles endogènes et exogènes. Concernant les obstacles endogènes, il s’agit de l’insuffisance des moyens financiers, l’ignorance du concept de l’économie verte, les mentalités archaïques et l’individualisme. Pour ce qui est des obstacles exogènes, ils sont liés à l’absence de formation et de suivi des élus locaux, l’absence du personnel spécialisé dans les questions liées à l’environnement et la négligence du gouvernement face au modèle de l’économie verte. Troisièmement, en ce qui concerne les obstacles spécifiques, ils se subdivisent en trois grandes catégories, à savoir : les obstacles liés à la planification de l’écotourisme ; les obstacles liés à la budgétisation du recyclage et les obstacles liés à la valorisation de l’énergie solaire. Pour ce qui est des obstacles liés à la budgétisation du recyclage, nous les avons divisés en deux parties notamment : les obstacles liés à la valorisation de l’agriculture biologique et ceux liés à la valorisation de l’énergie de la biomasse. Pour les obstacles liés à la valorisation de l’énergie solaire, ceux-ci se subdivisent également en deux parties notamment les obstacles liés à la valorisation de l’éclairage public et ceux liés à l’éclairage domestique.