Développement et évaluation des performances de quelques variétés contrastées de cacaoyers (Theobroma cacao. L) cultivés dans deux systèmes agroforestiers situés en zone marginale (savanes et jachères) au Cameroun

Abstract

L’augmentation de la production de cacao marchand au Cameroun demande le rajeunissement des vieilles parcelles existantes et la création de nouvelles exploitations, tout en veillant à la qualité des fèves produites et au maintien de l’environnement. Le présent travail a visé à évaluer les différents types de matériel végétal installés en zone de transition forêt-savane, sur des jachères forestières et savanes. Neuf (9) hybrides issus de fécondations contrôlées, et Trois (3) variétés de cacaoyers telles les variétés 14 (Allemande), 15 (Hybrides hétérogène) et 19 (mélange de six (6) hybrides triés parmi les neuf (9) hybrides de clone) ont été conduits sur des parcelles d’essais pour la comparaison de leurs performances agronomiques et tolérances aux bio-agresseurs. Les neuf (9) hybrides et variétés ont été installés dans des zones de savane et sur des jachères des forêts. Ces essais ont été disposés en blocs, suivant un système agroforestier à base de fruitiers exotiques (Persea americana, Dacryodes edulis, Citrus ssp) et de palmier à huile (Elaeis guineensis). Les performances agronomiques variaient selon les descendances. Seule les descendances IMC 67 X SNK 109 ; SNK 109 X IMC 67 ; SNK 109 X T 79/501 ; IMC 67 X SNK 64 ont présentés des productions potentielles et réelles variant entre 1200 et 774 g cacao marchand par arbre. Ces productions sont supérieures à celles des exploitations traditionnelles où les cacaoyers sont plantés à l'ombre permanent, fournis par des arbres de forêts et des fruitiers déjà bien développés et maintenus lors de la mise en place des cacaoyers. Au sein de chaque descendance, certains arbres ont présenté des productions atypiques variant entre 1700 et 3001 g de cacao marchand par arbre. SCA 12 X SNK 16 et UPA 143 X SNK 64 ont présenté des rendements sensiblement inférieurs à ceux des quatre (4) premiers, mais supérieurs à ceux des parcelles traditionnelles et ont été intéressantes pour leurs masses moyennes en unité de fève qui sont 1,3 et 1,2 g respectivement. Toutes les descendances testées ont présenté une fertilité incomplète. SCA 12 X SNK16 a enregistré un nombre considérable de fèves par cabosse. Les six (6) hybrides ci-dessus ont été ainsi présélectionnés et ont constitué la variété 19 pour l’évaluation comparative des performances agronomiques avec les variétés 14 et 15. Le taux de mortalité assez élevé enregistré par les cacaoyers Allemand a montré que le mode de culture adopté n’a pas été favorable à son développement. Les descendances hybrides hétérogènes (variété 19) et hybrides triés (variété 15) ont présenté des productivités semblables, d’une part significativement plus élevées que celle des cacaoyers Allemand et d’autre part significativement supérieures à celle des plantations traditionnelles. Les parcelles associées avec les fruitiers ont été caractérisées par des productivités supérieures à celles associées aux palmiers à huile. Mais, chacun des deux systèmes de production a fourni un rendement supérieur à celui des systèmes traditionnels complexes et favorables à la diversification des produits de récoltes. Toutes les descendances ont été attaquées par les mirides et la maladie de die back. Les descendances IMC 67 X SNK 109 et T 79/501 X SNK 64 ont été les plus sensibles aux mirides, contrairement à la descendance T 79/501 X SNK 109 qui s’est montrée plus tolérante. Au sein des croisements SCA 12 X SNK 16 et UPA 143 X SNK 64, certains cacaoyers se sont présentés totalement résistants. Une variation de sensibilité a été observée entre les descendances et les parcelles. La teneur en eau constituerait un des facteurs déterminant de l’attractivité des descendances vis-à-vis des mirides. Des conidies de genre Fusarium et Lasiodiplodia ont été identifiées sur des échantillons des explants atteints par la maladie de die-back. Aucune différence de sensibilité n’a été observée entre les parcelles palmiers et fruitiers. Les tests précoces de sensibilité à Phytophthora megakarya ont montré que le parent T 85/185 X T 60/78 a été extrêmement sensible alors que les descendances 107 X ICS 40 ; (POUND 7 X PA 150) X IMC 47 ; PA 107 X MA 12 et PA 107 X SNK 614 ont été les plus tolérants comparativement au clone témoins SCA 6 ; SNK 13 ; et PA 150.