Variations d’abondance des chenilles comestibles en relation avec la structure forestière, la biométrie et la phénologie foliaire de Petersianthus macrocarpus (P. Beauv.) Liben (Lecythidaceae) en zone forestière du Sud-Cameroun

Abstract

La consommation des chenilles est une pratique culturelle qui occupe une place importante pour la sécurité alimentaire en zone de forêt tropicale. Les chenilles comestibles constituent un apport capital pour les communautés rurales des pays en développement à travers leurs valeurs protéiniques élevées et leurs sources de revenus. Cependant, l’écologie de ces chenilles, en particulier les fluctuations saisonnières de leurs effectifs, est encore mal connue ainsi que celle de leurs espèces hôtes en tant que pourvoyeuses de ressources alimentaires. Pour répondre à cette préoccupation, la présente étude porte sur la détermination des caractéristiques biométriques et environnementales qui influencent l’abondance des chenilles comestibles sur Petersianthus macrocarpus. La zone de Nkong-Abog qui se trouve en forêt dense semi-caducifoliée au Cameroun a été retenue pour effectuer ce travail à cause de la présence importante de chenilles comestibles. Le plan d’échantillonnage repose sur la méthode des sentiers pour le suivi de 150 individus de P. macrocarpus. La composition floristique des sites abritant P. macrocarpus a été obtenue à l’aide des inventaires effectués dans des placettes de 25 m x 20 m. S’agissant de la phénologie foliaire de P. macrocarpus, un suivi mensuel du feuillage a été effectué de janvier 2018 à décembre 2019. La quantité de chenilles comestibles prélevée a été déterminée par comptage sous chaque individu de P. macrocarpus étudié. Deux espèces de chenilles Imbrasia truncata (Aurivillius, 1909) et Imbrasia epimethea (Druy, 1773) de la famille des Saturniidae inféodent saisonnièrement (juin-août) P. macrocarpus. I. truncata est l’espèce la plus abondante et représente les 2/3 des chenilles comestibles qu’abrite P. macrocarpus. Le coefficient de corrélation linéaire appliqué aux paramètres biométriques de P. macrocarpus montre que la variation de l’abondance des chenilles comestibles est plutôt corrélée au diamètre (r = 0,3 ; |t| > 1,96 ; p < 5 %) et à la hauteur (r = 0,2 ; |t| > 1,96 ; p < 5 %) contrairement à la surface de la couronne foliaire (r = 0,1 ; |t| < 1,96 ; p > 5 %). La phénologie foliaire de P. macrocarpus révèle que la fluctuation des chenilles comestibles est liée à la saisonnalité. L’abondance des chenilles comestibles sur P. macrocarpus est plus influencée par le diamètre, la hauteur et le type forestier que les paramètres environnementaux. Ces résultats présentent des pistes pour une meilleure compréhension des outils pour l’exploitation et la gestion d’un PFNL d’importance économique.