DICAMES logo

Veuillez utiliser cette adresse pour citer ce document : https://hdl.handle.net/20.500.12177/11129
Titre: Dynamique des populations de moustiques et de la transmission du paludisme au cours d’un programme de lutte anti-larvaire dans la ville de Yaoundé, Cameroun
Auteur(s): Doumbe Belisse, Patricia Lucie Vanessa
Directeur(s): Njiokou, Flobert
Nkondjio, Antonio Christophe
Mots-clés: lutte anti-larvaire
Bacillus thuringiensis
Bacillus sphaericus
Vectomax-G
Anopheles
paludisme
Yaoundé
Cameroun
Date de publication: 20-déc-2022
Editeur: Université de Yaoundé I
Résumé: Au Cameroun, le paludisme représente un important problème de santé publique en zone urbaine où vit plus de 50 % de la population. La prévention de cette affection repos presque exclusivement sur la lutte antivectorielle à l’aide de Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA). Cependant, cet outil fait face à de nombreux défis dont les plus importants sont la montée rapide de la résistance des vecteurs aux insecticides, le changement de comportement de piqûre des moustiques vecteurs et l’utilisation irrégulière des MILDA par les populations. La lutte antilarvaire pourrait constituer une mesure de lutte complémentaire pouvant améliorer le contrôle du paludisme, mais jusqu’à présent très peu de données sur son efficacité sont disponibles. Dans le cadre d’une étude pilote de lutte antilarvaire menée dans la ville de Yaoundé, nous avons évalué son impact sur la densité des vecteurs, la transmission et la prévalence du paludisme chez les habitants. La présente étude a été menée dans 26 quartiers de la ville de Yaoundé. Le larvicide biologique Vectomax G combinant en un seule granule deux bactéries Bacillus thuringiensis var israelensis (Bti) et Bacillus sphaericus (Bs) a été appliqué deux fois par mois dans tous les points d’eau prospectés dans la ville. Les enquêtes préliminaires ont été conduites de mars 2017 à juillet 2018 et l’intervention de septembre 2018 à novembre 2020. Les enquêtes entomologiques ont été réalisées une fois tous les deux mois pour capturer les moustiques adultes en utilisant les pièges lumineux de type CDC (Centre for Disease Control and Prevention) et les captures sur volontaire humain. Les moustiques ont été identifiés jusqu’au niveau de l’espèce en utilisant les clés d’identification morphologique et la technique de polymérisation en chaine. Ces moustiques ont également été analysés par la technique ELISA (Enzyme Linked Immunosorbent Assay) pour la détection de l’infection par Plasmodium falciparum. Des enquêtes parasitologiques et les tests de diagnostic rapide ont été effectués dans les ménages en mai 2019 et octobre 2020. Au cours de ces enquêtes, le sang a été prélevé sur des individus asymptomatiques puis déposé sur des lames et papiers-filtres pour une identification ultérieure des Plasmodium en utilisant la goutte épaisse et la PCR. Ces lames ont été colorées avec du Giemsa et examinées au microscope pour la détection des parasites. Les densités des moustiques ont été comparées entre les périodes de capture, le lieu de capture et les zones d’étude. Les test t de Student et ANOVA ont été utilisés pour comparer les densités dans l’espace et dans le temps. Un modèle de régression linéaire mixte généralisé a été utilisé pour évaluer l’effet de l’intervention sur les densités des moustiques, le taux d’infection et le taux d’inoculation entomologique. Ces analyses ont été effectuées en utilisant le logiciel statistique R. La mise en oeuvre de la lutte antilarvaire a permis de réduire les densités des espèces An. gambiae et An. funestus de 55,52 % et 5 % respectivement pendant l’intervention. La composition des espèces du complexe An. gambiae s.l. avant et pendant l’intervention n’a pas significativement varié (P>0,20). Le taux de piqûre des anophèles a été réduit de 76,99 % à l’intérieur contre 63,47 % à l’extérieur. Concernant l’impact de la lutte antilarvaire sur les indicateurs entomologiques, l’analyse logistique binaire du taux d’infection a montré une réduction significative du taux d’infection des anophèles pendant l’intervention soit des taux de réduction de 35,74 % et 63,51 % enregistrés avec les pièges lumineux et les captures sur volontaire humain respectivement (OR = 0,29 ; 95 % IC = 0,10 – 0,80, P = 0,017). Également, le taux d’inoculation entomologique a été réduit de 79 % et de 88,69 % pour les pièges lumineux et les captures sur volontaire humain respectivement (OR = 0,21 ; 95% CI =0,14 –0,30, P<0,0001). L’évaluation de l’impact du larvicide sur les indicateurs parasitologiques révèle une diminution de la prévalence palustre pendant l’intervention. La prévalence palustre enregistrée dans les zones d’intervention a diminué de 24% en début d’intervention à 19,14% en mai 2019 contrairement aux zones témoins où elle était en hausse. Également, la prévalence palustre enregistrée avec les différentes méthodes de diagnostic était plus élevée dans les zones témoins allant de 19,79 % à 54,26 % par rapport aux zones d’intervention (14,08 % à 41,25 %) quelle que soit la méthode de diagnostic. Cette étude fait état de la réduction des densités des espèces d’anophèles, de l’intensité de la transmission et de la prévalence du paludisme pendant le programme de lutte antilarvaire à base de Vectomax G dans la ville de Yaoundé. Ceci suggère la nécessité de l’introduire en complément aux outils de lutte existants pour contrôler les moustiques vecteurs en zone urbaine.
Pagination / Nombre de pages: 206
URI/URL: https://hdl.handle.net/20.500.12177/11129
Collection(s) :Thèses soutenues

Fichier(s) constituant ce document :
Fichier Description TailleFormat 
FS_These_BC_23_0297.pdf9.81 MBAdobe PDFMiniature
Voir/Ouvrir


Tous les documents du DICAMES sont protégés par copyright, avec tous droits réservés.