La bière et le vin en négro-culture. Le cas des Ekang du Sud-Cameroun (XVIIIe - XXe Siècle) sous l’éclairage des Egyptiens anciens (2700-1069 av.J.C).

Abstract

Notre thèse de Doctortat/PhD en Histoire s’intitule : La bière et le vin en négro culture. Le cas des Ekang du Sud-Cameroun (XVIIIe -XXe siècles) sous l’éclairage des Egyptiens anciens (2700-1069 av. J.C.). L’objectif de cette étude est de montrer que la bière et le vin étaient utilisés dans des circonstances précises aussi bien chez les Egyptiens anciens que chez les Ekang du sud-Cameroun de la période précoloniale. De même, nous tenons à montrer que ces boissons avaient des significations particulières dans ces circonstances. Pour traiter notre sujet et dans une approche comparative, nous avons choisi la méthode qualitative. Ainsi nous avons mobilisé un ensemble de sources. A savoir les ouvrages, les articles de revues, les thèses et Mémoires, les encyclopédies, un rapport relié, les sources archéologiques, sociologiques, ethnographiques, botaniques et anthropologiques. Nous avons aussi exploité les sources orales dans le cadre de cette étude. Au terme de nos recherches et à travers les résultats qualitatifs obtenus, il ressort que dans les fêtes profanes comme celles de naissance, la bière et le vin avaient une fonction hédonique, fédéraient les individus et renforçaient l’attachement à la culture chez les Egyptiens anciens et les Ekang du sud-Cameroun de la période précoloniale. Tandis que dans les fêtes religieuses, ces boissons étaient utilisées pour apaiser les divinités mais aussi pour communiquer avec elles. Lors des activités de production notamment dans les travaux communautaires, ces breuvages étaient utilisés pour procurer la force aux travailleurs et les remercier après le travail. Dans cette même circonstance, la bière et le vin étaient des instruments de regroupement social et de consolidation de la solidarité. Dans les rites agraires, l’homme égyptien et ékang offraient aussi ces boissons aux divinités en guise d’offrandes de supplication et d’entretien. Ces deux peuples négro-africains donnaient également la bière et le vin aux dieux pour dire merci par rapport à l’abondance des récoltes. Sans toutefois oublier que ces deux boissons à l’occasion des célébrations agraires étaient utilisées pour les réjouissances populaires et la production de l’ivresse rituelle. A l’occasion des pratiques funéraires, la bière et le vin constituaient des médiateurs avec les morts, des viatiques ou sources d’énergie pour les défunts et des moyens pour faciliter l’intégration du décédé dans leur communauté. Les lieux traditionnels et publics de consommation de la bière et du vin et la présence de ces boissons dans certaines cérémonies festives participaient aussi au renforcement de la solidarité. Pour instaurer la paix durable entre les individus, ces breuvages étaient utilisés comme des instruments politiques et sociaux de prévention et de résolution des conflits. Enfin, dans la médecine traditionnelle égyptienne et ékang, la bière et le vin permettaient de rétablir l’harmonie rompue par la maladie au plan physique et spirituel.