Collaboration dans le système didactique et flexibilité cognitive et imaginative de l’apprenant en expression écrite : cas du niveau 1 du sous-cycle d’observation de l’enseignement secondaire général

Abstract

Écrire est une activité complexe souvent perçue comme pénible par les apprenants. C‟est une activité qui mobilise de nombreuses activités mentales et motrices en termes de conceptualisation, de formulation linguistique et leur transcription graphique. À toutes ces opérations couteuses et nécessitant la mobilisation d‟une capacité attentionnelle immense, il faudrait ajouter la gestion de l‟orthographe qui s‟effectue en parallèle et/ou en concurrence avec toutes les autres activités de l‟expression écrite. Sans compter sur le trac qui accompagne tout examen et qui pèse négativement sur le rendement final des apprenants. La tâche de l‟enseignant demeure alors déterminante, à cause de la complexité de l‟activité d‟écriture d‟une part et du fait que cette dernière constitue « un lieu de conflit et de tensions qui engendrent le plus souvent un état anxiogène chez l‟usager quelle que soit par ailleurs son aptitude à les surmonter ». Cette thèse s‟inscrit dans le champ de la didactique du français et trouve son fondement dans les théories socio-constructiviste, affective et motivationnelle d‟une part et d‟autre part dans la théorie de la résolution de problème qui postulent que pour que l‟apprenant fasse preuve de flexibilité cognitive et imaginative en expression écrite, il faut qu‟il y ait interaction entre les acteurs du système didactique. Car l‟organisation des activités pédagogiques envisagées dans la perspective de la microculture de classe donne lieu à la co-construction entre les acteurs du système didactique. C‟est dans son fonctionnement loyal que vont surgir des conflits cognitifs et sociocognitifs, source de flexibilité cognitive et imaginative. D‟où la question principale qui a guidé cette étude : quel est l‟impact de la prise en compte de la collaboration dans le système didactique sur la flexibilité cognitive/imaginative de l‟apprenant en expression écrite dans le sous-cycle d‟observation de l‟enseignement secondaire général au Cameroun ? Les données ont été collectées à travers une épreuve de connaissance scolaire en expression écrite administrée auprès d‟un échantillon de 61 élèves du niveau 1 du sous-cycle d‟observation au lycée de Mengueme, dans le département du Nyong et So‟o, dans une étude quasi-expérimentale avant et après avec groupe expérimental et groupe de contrôle. Le traitement et l‟analyse de ces données ont permis d‟obtenir les résultats suivants : HR1 : Sig = 0,041 < p (0,05). HR1 confirmée ; HR2 : Sig = 0,022 <p (0,05). HR2 confirmé ; HR3 : Sig = 0,000 < p (0,05). HR3 confirmé. Ces résultats suggèrent que les représentations initiales, les ressources textuelles et imagées, et la carte conceptuelle constituent le matériau acquis antérieurement dont l‟apprenant s‟empare au cours de la collaboration, si bien qu‟il parvient à développer sa compétence à produire une narration originale. Deuxièmement, l‟aide verbale, la démonstration, de même que les situations interactives qui permettent de déclencher le conflit socio-cognitif ont un impact significatif non seulement sur la capacité de l‟apprenant à traiter efficacement l‟information contenu dans la tâche qui lui était proposé, mais aussi à prendre des initiatives qui lui ont permis d‟améliorer la qualité de sa production en révisant efficacement son texte. Troisièmement, la confiance que l‟apprenant a en sa capacité à produire, construite à partir d‟un climat de classe sécurisant et affectif qui prône l‟expression de la liberté intellectuelle dès lors qu‟il perçoit la valeur de la tâche, lui donne de persévérer dans la production et de produire finalement un texte original et imaginatif.