L’église catholique romaine face à la gestion du foncier mortuaire dans les cimetières de la province ecclésiastique de Yaoundé (1903-2013)

Abstract

La présente Thèse de Doctorat est intitulée : " l’Église catholique romaine face à la gestion du foncier mortuaire dans les cimetières de la province ecclésiastique de Yaoundé (1903-2013)". Elle pose le problème de l’émergence des conflits fonciers dans les cimetières catholiques, et analyse les rapports entre l’Église et les populations autochtones sur la question de l’accès des dépouilles mortuaires dans ces lieux de mémoires. Une crise foncière est née de la longue collaboration entre l’Église et les populations locales, et a de ce fait engendré un effritement, dont les répercussions ont déteint sur la cohabitation naguère pacifique entre ces acteurs. Pour mener à bien ce travail, et reconstituer les faits, afin d’exhumer les réalités immergées, nous avons convoqué les instruments et méthodes propres à l’histoire. Les sources orales, écrites et iconographiques, l’approche mixte, la méthode empirico-inductive et la pluridisciplinarité nous ont permis d’organiser notre travail en six chapitres. Le résultat auquel nous sommes parvenus montre que les populations autochtones en divers lieux de la province ecclésiastique de Yaoundé font face à un sérieux problème d’espace foncier, et peinent à trouver un lieu pour inhumer leurs morts. Au cœur de cette tourmente, l’Église fait semblant d’ignorer le passé historique de ces espaces, pendant que les populations lui reprochent d’être responsable de leurs déboires. L’État quant à lui, renvoie les différents acteurs à des concertations communes, bien qu’inquiété par la tournure que peut prendre la recrudescence des incidents fonciers. Malgré les tensions, des mesures ont été prises pour apaiser les uns et les autres. Bien qu’aujourd’hui, on observe une certaine accalmie, l’Église et les populations autochtones devraient penser à la valorisation de nouveaux modes d’inhumation. Aussi, il est urgent que les différentes parties trouvent une solution définitive, même si l’Église a un devoir moral de venir au secours des populations qui l’ont jadis accueillie.