De l’humain au cybionte. Contribution à une analyse épistémologique des mutations du statut de l’homme a l’ère des technosciences au miroir de Joël de Rosnay

Abstract

Le présent travail a pour principale préoccupation de soumettre à une analyse critique le caractère eschatologique de la perspective philosophique de Joël de Rosnay, notre auteur, qui sculpte le devenir ontologique de l’homme dans un contexte dominé par la technicisation de la biologie, partant de toute science. Au mariage de l’ordinateur et du vivant, de la symbiose de la machine et de l’homme, Joël de Rosnay part d’un constat : il est difficile de se projeter dans l’avenir, et ce dans tous les domaines, scientifique, technologique, économique et même politique. Joël de Rosnay tire la sonnette d’alarme pour éveiller le politique, l’économiste et le scientifique sur l’évolution rapide du monde d’aujourd’hui, avec ses implications, tout en attirant l’attention de tous sur les interdépendances entre intelligence artificielle, robotique, travail humain et internet. Si cette évolution est mal assimilée et si les interconnexions entre les domaines sont mal assurées, alors, les conséquences seront néfastes pour l’humanité tout entière. Francis Fukuyama se pose ainsi la question de savoir si les technosciences du vivant ne font pas de l’humanité une espèce en voie de disparition. Notre opinion est que si celles-ci sont bien intégrées, elles peuvent conduire l’humanité vers les lendemains meilleurs. On découvre alors l’importance de la philosophie qui utilise la bioéthique comme voie pour s’interroger sur le devenir d’un homme pris dans l’étau de la révolution techno-biomédicale. Avec la philosophie, l’homme d’aujourd’hui s’appuie sur le caractère dynamique du système politique et économique pour penser une santé, une liberté et une responsabilité, elles aussi dynamiques. A ne voir que des fonctionnements mécaniques et chimiques du vivant, on peut certes éprouver la jouissance de percevoir l’universalité des lois logiques. Pourtant, il nous semble que, par cette démarche, la science triomphante peut faire disparaître la spécificité de l’humain. Pour nous, nous croyons en l’homme, en sa singularité notamment lorsqu’elle s’exalte dans l’altérité.