Vécu traumatique de la mastectomie et résilience chez la femme suite à un cancer du sein : une étude de cas.

Abstract

Nous avons intitulé notre travail : « vécu traumatique de la mastectomie et résilience chez la femme suite à un cancer du sein : une étude de trois (03) cas ». En effet, en observant les femmes mastectomisées dans notre entourage et dans des institutions, nous avons constaté que certaines femmes mastectomisées présentent un ensemble de comportements et de signes tels que : le repli sur soi, la tristesse, la douleur. Suite à la mastectomie, la femme vit de nombreuses difficultés tant physiques que psychologiques. Reich (2009) considère différentes problématiques chez la femme « mutilé », il parle de la problématique du deuil, de la castration, de l’image du corps, du regard de l’autre et de l’image renvoyée à autrui et à soi-même, de l’objet à rejeter ou à réinvestir. La femme dans cette situation de mastectomie met en évidence des successions des questions qui viennent ébranler son équilibre psychologique et générer un malaise. Or, comme le stipule Cyrulnik et Duval (2006) lorsque l’individu est confronté à l’adversité ou face à un traumatisme, il mobilisera les ressources internes et externes présentes dans sa vie pour ainsi lui permettre de s’adapter à l’adversité à laquelle il est confronté et continuer à se projeter dans l’avenir. En effet, le problème que pose notre étude est celui de la résilience chez la femme mastectomisée suite à un cancer du sein. Et de ce problème, va résulter la question de recherche qui est celle de savoir : « comment la femme mastectomisée suite à un cancer du sein parvient-elle à surmonter le traumatisme subi et à dépasser l’adversité ? » De cette question, découle l’hypothèse suivante : « la mise en oeuvre du processus de résilience chez la femme à travers la mobilisation des ressources internes et externes permet de surmonter le traumatisme lié à la mastectomie ». Se basant sur la méthode clinique, l’utilisation des entretiens semi-directifs, du test de traumatisme de Davidson (1997) et de l’échelle de résilience de Wagnild et Young (1993) ont permis de collecter les données auprès de trois femmes mastectomisées rencontrées à l’ONG SOCHIMIO de Yaoundé. L’analyse du contenu thématique ainsi que celui du test de traumatisme de Davidson (1997) et de l’échelle de résilience de Wagnild et Young (1993) rendent compte des résultats selon lesquels les sujets de l’étude ont subi un traumatisme. Et à l’issu de ce traumatisme, le processus de résilience s’est mis en oeuvre à travers la capacité à mobiliser les ressources internes et externes pour un devenir harmonieux. Ainsi la résilience de ces participantes s’est réalisée grâce à la mobilisation de certains mécanismes de défenses (déni, clivage…), une bonne mentalisation, un étayage sur les tuteurs de résilience (famille, amis, collègues), des facteurs de protection (spiritualité, ressources financières) et des stratégies adaptatives mises sur pied.