Maternal object loss and feminine identity: A single case study of a hysterectomized nun

Abstract

Notre étude intitulée : "Perte de l'objet maternel et identité féminine : Une étude de cas unique d'une religieuse hystérectomisée". L'hystérectomie est une chirurgie gynécologique qui met fin au rêve de grossesse. En raison de cette conséquence, certaines femmes sont confrontées à une souffrance psychologique remettant en question leur identité féminine ainsi que le destin de leur féminité. Ce destin est considéré comme une féminité normale. D'un point de vue conceptuel, la théorie du choix stipule que lorsqu'un choix est fait, le sujet anticipe le résultat dudit choix et l'intègre. C'est pourquoi il se prépare aux défis qui en découleront. Il s'identifie à cela, des mécanismes de défense de l'ordre mûr tels que la sublimation et l'altruisme intervenant comme un bouclier face à l'adversité. De plus, lorsque la perte de l'objet confirme les croyances de quelqu'un, le processus de deuil est facilité. Combiné à ce qui précède, on pourrait s'attendre à ce qu'une femme religieuse célibataire, suite à l'ablation chirurgicale de son utérus, qui représente une renonciation concrète à la fantaisie et à la réalité de la reproduction, ne soit plus sujette à la souffrance liée à ladite perte. Au contraire, contre toute attente possible, nous avons observé dans notre étude la manifestation d'une souffrance psychologique liée à l'absence de l'utérus chez une religieuse. Cette présence d'une détresse psychique nous a conduit à la question suivante : comment la perte de l'organe maternel affecte-t-elle l'identité féminine de la religieuse ? Pour répondre à cette question, nous nous sommes fixé pour objectif de comprendre la place de l'utérus dans l'identité féminine d'une religieuse. Pour atteindre cet objectif, nous avons utilisé la méthode clinique, plus précisément une étude de cas unique. Nos données ont été recueillies à partir d'entretiens non structurés avec une religieuse ayant subi une hystérectomie. Les données collectées ont fait l'objet d'une analyse de contenu et d'une interprétation basées sur une approche phénoménologique et psychodynamique. En conséquence de cette approche inductive, cette découverte met en évidence un conflit inconscient. Ce conflit découlait du fait qu'elle offrait sa maternité à Dieu. Le sens sous-jacent était qu'elle croyait qu'elle ne pourrait pas, par choix, donner naissance tout en conservant un utérus avec elle en tant que symbole de son identité et de sa foi. Le conflit actuel est celui de l'hystérectomie pour sauver sa vie, tout en tenant à son corps complet. La destruction de son utérus a entraîné une incapacité à protéger l'alliance qu'elle avait conclue. Tant qu'elle conservait son utérus, elle pouvait maintenir un sentiment digne d'être au service de Dieu ainsi que son identité. L'utérus sert donc d'organe particulièrement investi dans l'identité féminine et le parcours spirituel d'une religieuse qui a renoncé à une maternité biologique, mais qui conserve néanmoins son utérus comme un étayage. C'est parce qu'être religieuse ne signifie pas qu'elle a renoncé à son identité de femme. Ainsi, tout cela contribue à son sentiment de culpabilité, entraînant une souffrance psychologique chez la religieuse. Les résultats de cette étude fournissent donc une conclusion clinique selon laquelle, bien que certaines femmes laïques et religieuses puissent avoir du mal à s'adapter à l'hystérectomie, l'objet derrière cette souffrance est différent.