La circulation illicite des armes légères et de petit calibre a la frontière commune Cameroun-RCA-Tchad : enjeux et incidences sécuritaires (1960-2020)

Abstract

La présente Thèse touche du doigt un phénomène criminel, celui du trafic des ALPC à la frontière commune Cameroun-RCA-Tchad. À ce titre, la problématique de cette réflexion s’interroge donc sur l’influence sécuritaire de cette circulation illicite des ALPC à cette frontière commune. Ressortir la partition jouée par cette activité criminelle dans le calvaire de l’insécurité qui tourmente cet espace frontalier exigea de prendre appui sur un éventail de courants théoriques et diverses méthodes de traitement des données. Concernant les courants théoriques, il s’agit du transnationalisme, du réalisme et de l’interdépendance. Le traitement des données quant à lui, a pris appui sur l’approche diachronique, inductivo-hypothético-déductive, qualitative et quantitative. Ainsi, l’idée maîtresse de cette réflexion est centrée sur l’accumulation déstabilisatrice des ALPC à cette frontière commune. Parvenir à cette conclusion n’est que la résultante de l’analyse de plusieurs faits importants qui constituent des résultats subsidiaires à cette idée maîtresse. Dans la rubrique de l’étiologie du phénomène, on y retrouve le tracé frontalier qui de par sa configuration, constitue un atout naturel au trafic des ALPC ; L’exponentielle production d’armes à l’échelle mondiale concourt depuis bien des décennies à un surarmement de la planète ; le climat politicosécuritaire des trois Etats façonna un climat politique propice à la prolifération d’armes. L’implantation de ce phénomène à cette frontière entraine donc la militarisation de la population civile et l’essor de la criminalité transfrontalière. L’essor de la criminalité transfrontalière constitue par exemple, une conséquence de cette circulation illicite des ALPC qui met en avant les attaques armées, les prises d’otages, le trafic d’êtres humains et des ressources minières. Face à cette situation alarmante, des initiatives nationales, tripartites et sous régionales ont été adoptées dans l’optique de juguler ce fléau. Malheureusement, la persistance du phénomène démontre des insuffisances de ces différentes stratégies de riposte des Etats. Il s’agirait donc pour les trois Etats, de sortir les zones frontalières de l’étau de marginalité sécuritaire ; D’alléger la chaine décisionnelle au plan national en faveur des autorités administratives et sécuritaires officiant en zone frontière ; la diversification des actions de destruction des armes saisies afin d’éviter un retour vers les circuits illicites et l’implémentation des instruments juridiques tripartites et sous régionales de lutte contre le fléau des ALPC.