Pressions foncières et dynamique du versant est des monts Bamboutos

Abstract

Les monts Bamboutos constituent un massif en proie à une pression foncière depuis des décennies. Ce phénomène est la cause majeure des dynamiques environnementales observables sur l’ensemble du département de même nom. Cette étude qui s’appuie sur les versants de ce massif a pour objet de présenter les formes ajustements induites par des pressions d’origine humaine ou naturelle à travers une analyse préalable de l’historiographie de l’aléa, afin de proposer des possibilités d’aménagements en adéquation avec les exigences du milieu. Pour ce faire, nous avons procédé par une approche hypothético-déductive qui nous a permis à travers une revue critique de la littérature et des travaux de terrain, de formuler un ensemble d’hypothèses. Le questionnaire a été administré à travers la méthode d’échantillonnage stratifié.Les entretiens ont également été réalisés avec les autorités traditionnelles, administratives, les responsables des organisations paysannes. Par ailleurs, une place importante a été accordée aux observations sur le terrain et à l’analyse au laboratoire, particulièrement sur la valeur du PH de certains échantillons de sols prélevés sur des parcelles expérimentales. Cette étude révèle le caractère ancien du phénomène de pression foncière, mais beaucoup plus, l’évolution des formes d’ajustement dans le temps, sur la base du changement des rapports avec les terres, l’évolution des techniques de culture et la variation climatique n’ayant pas laissées indifférent les populations locales. Les études chrono-géographiques, en plus des études antérieures, font appel aux images de la plate-forme Google Earth dont l’exploitation a permis de mettre en évidence la dynamique de l’occupation des sols à des intervalles temporels différentes. Cette démarche a été complété par des traitements d’images Landsat sur lesquelles nous avons constaté une croissance importante des superficies bâties, qui ont qua-triplées entre 1987 et 2003 passant d’une surface bâtie de 500 hectares à une surface bâtie de 2000 hectares et entre 2003, puis 5500 hectares 2021. Face à la croissance démographique et aux défis qu’elle implique, des stratégies d’aménagement ont été mis en place par des autorités nationales centrées principalement sur le reboisement des monts Bamboutos, mais ces dernières n’ont pas suscité beaucoup d’adhésion de la part des populations locales, qui ont par la suite procédés au remplacement du périmètre de reboisement défini par des cultures maraichères et vivrières afin de subvenir à leurs besoins et de satisfaire une demande de plus en plus croissante sur les marchés.